Covid-19: La Commission européenne interpellée, une fois encore, sur “la situation potentiellement explosive dans les camps de Tindouf, en Algérie”
-Par Hassan Benali-.
La Commission européenne a été interpellée, une fois encore, sur “la situation potentiellement explosive dans le camps de Tindouf, en Algérie”, avec en toile de fond l’exacerbation de la situation sanitaire à cause de la pandémie du Covid-19 qui y sévit, lit-on dans une question écrite adressée, dernièrement, à ladite commission par l’Euro-députée, Anna Bonfrisco, du groupe Groupe “Identité et démocratie”, qui a, par la même occasion, pointé du doigt la responsabilité de l’Algérie quant à la nécessité de la mise en oeuvre d’un recensement dans ces camps, où les pensionnaires sont privés de leurs droits les plus élémentaires.
Dans sa question, Mme Bonfrisco a alerté que compte tenu de la situation alarmante qui caractérise déjà la vie dans les camps de Tindouf, “la propagation incontrôlée de la pandémie du Covid-19 constitue une menace sanitaire en puissance, qui met en péril également la vie du personnel humanitaire”.
Elle a, dans ce cadre, développé en rappelant que l’Europe passe par une crise migratoire à ses frontières prises d’assault par des réfugiés, des migrants et des personnes déplacées venant de l’est de la Méditerranée, de la partie centrale de cette dernière, ou encore du Moyen-Orient. “Une bonne partie de ces réfugiés sont originaires des pays sub-sahariens et transitent par des pays comme l’Algérie et la Libye”, a fait observer l’Euro-député.
Après avoir dressé ce tableau qui décrit une crise humanitaire en devenir, Anna Bonfrisco a, dans une attaque à peine voilée contre le régime algérien, spécifiquement exigé, de la Commission européenne de “clarifier la responsabilité des pays hôtes vis-à-vis des populations réfugiées sur leurs territoires, eu égard notamment à la mise à disposition des services de base, la mise en oeuvre d’un recensement et de la liberté de mouvement”.
Début avril, c’est l’euro-députée belge et ancienne journaliste Frédérique Ries qui interpellait la Commission européenne sur l’attitude irresponsable de l’Algérie à l’égard des camps de Tindouf et de son incapacité à garantir la protection sanitaire des populations séquestrées par le polisario “sur son sol et dont elle a pourtant la responsabilité”.
Cette faillite éthique et morale de la junte algérienne révélée par sa gestion ou plutôt son absence de gestion de la crise pandémique permet au polisario de poursuivre ses
exactions. Il en résulte une “situation sanitaire alarmante”, “un état catastrophique” des camps de Tindouf dont la responsabilité “incombe à l’Algérie”, selon l’euro-députée du groupe de Libéraux qui appelait la Commission à intervenir auprès des autorités algériennes.
Cette série de dénonciations explicites en peu de temps traduit la volonté de la nouvelle législature du Parlement européen d’aborder dorénavant ouvertement les questions politiques avec le régime algérien qui ne pourra plus se tapir sous la couverture que lui offre la pandémie pour y échapper.