La Banque mondiale planche sur un nouveau programme d’amélioration des filières agricoles au Maroc

La Banque mondiale (BM) prépare un grand programme en matière d’amélioration de certaines filières agricoles dans le cadre de la seconde phase du Plan Maroc Vert, devant optimiser le secteur agroalimentaire marocain dans l’ensemble de sa chaine de valeur, a fait savoir, mercredi à Rabat, sa directrice des opérations de la région Moyen Orient et Afrique du Nord de la Banque mondiale, Marie-Françoise Marie-Nelly.

« Nous sommes en train de préparer un gros programme d’amélioration des filières, oléicole et agrumicole, en particulier, dans tous les aspects relatifs à la transformation, la mise sur le marché, l’optimisation de la qualité des produits, la normalisation », a déclaré Mme Marie-Nelly à la MAP, mettant en relief la place importante qu’occupe l’agro-industrie dans le tissu industriel marocain.

Ce programme viserait à améliorer l’intégration entre l’amont et l’aval et l’accès au marché dans ces filières identifiées comme prioritaires dans le cadre de la stratégie du développement de l’agro-industrie, à améliorer la qualité des produits agro-alimentaires, outre le soutien de l’innovation et l’entrepreneuriat en la matière, a-t-elle ajouté.

Par ailleurs, Mme Marie-Nelly qui s’exprimait à l’issue d’une table ronde initiée par la Banque mondiale dans l’objectif de présenter les principales réalisations du secteur au cours de ces dernières années, a dressé un bilan « positif » et « prometteur » en matière d’investissements sur le terrain dans le domaine agricole.

En effet, la BM est intervenue dans ce cadre non seulement pour appuyer le programme d’optimisation de la gestion de l’eau mais également pour accompagner les petits programmes au niveau local pour faire en sorte que les agriculteurs améliorent leurs organisations coopératives ainsi que leurs techniques de production et de conservation, a-t-elle relevé, faisant notamment état d’une amélioration de l’ordre de 30% en matière d’économie d’eau et d’une nette diversification des cultures à haute valeur ajoutée.

Intervenant lors de cette table ronde, le Chef de division des ressources hydro-agricoles à la Direction de l’irrigation et de l’aménagement de l’espace agricole du ministère de l’Agriculture et de la pêche maritime, Zakaria Yaacoubi, a indiqué que les projets d’investissements mis en place par la BM pour accompagner la mise en oeuvre du Programme national d’Eau en Irrigation (PNEEI) ciblent une superficie de 50.000 ha, pour un total de 15.000 petits agriculteurs.

Aujourd’hui, le réseau de distribution a été complété sur 20.000 ha, au bénéfice d’environ 6.000 agriculteurs, alors que déjà près de 900 agriculteurs ont pu s’équiper en techniques d’irrigation au goutte à goutte, a-t-il relevé, faisant état d’une amélioration de 20% à 70% du rendement agricole et d’un accroissement de la valorisation de l’eau de l’ordre de 180%.

De son côté, le Projet de gestion intégrée des zones côtières (GIZC) s’assigne pour objectifs de contribuer à la durabilité de la base des ressources naturelles dans la région méditerranéenne et d’aider le Maroc à explorer des méthodes innovantes et des mesures de développement durable des zones côtières dans un contexte de changement climatique, a indiqué Nadia Kassali, Consultante chargée d’appui Administratif et financier du projet GIZC.

Les personnes formées dans le cadre de ce projet ont acquis les outils et connaissances pour élaborer efficacement des plans de développement communaux incluant une approche d’adaptation aux changements climatiques.

S’agissant du Projet Agriculture Solidaire et Intégrée au Maroc (ASIMA), il a pour objectif d’appuyer la mise en oeuvre des mesures de conservation des terres et de la biodiversité dans les deux régions de Souss Massa Draa et de Marrakech Tensift Al Haouz.

Dans le cadre de ce projet mis en oeuvre notamment par l’Agence de Développement Agricole (ADA), quelque 2.500 petits agriculteurs utilisent au moins une mesure de préservation de la biodiversité et de conservation des sols, selon la Banque mondiale. Cette table ronde fait partie d’une série de communications mensuelles thématiques autour des principaux domaines d’appui et d’intervention de la BM au Maroc. Le mois de mars, premier mois de cette initiative, sera dédié au secteur agricole, secteur stratégique de l’économie marocaine.