« Le transport aérien et le tourisme frappés de plein fouet par la crise de la Covid-19 » (Oumnia Boutaleb)
Dans une publication du Policy Center for the New South (PCNS), Oumnia Boutaleb – Analyste en relations internationales a mis en évidence la question du « transport aérien et le tourisme » qui subissent un contrecoup terrible à cause de la crise sanitaire Covid-19.
Résumé_La nature indispensable du transport aérien dans la conduite de la diplomatie et des affaires, la croissance de l’économie et le développement du commerce, fait que ce secteur est aujourd’hui sous le feu des projecteurs. Bien que ce ne soit pas la première crise traversée par le secteur aérien, elle reste sans conteste celle qui a engendré le plus de dégâts en un laps de temps relativement court. Il est vrai que les industries aérienne et touristique ont toutes deux déjà été mises en difficultés dans le passé mais jamais avec cette ampleur. L’heure est à la réadaptation, que ce soit dans un secteur ou dans l’autre. De plus, le changement dans le comportement des individus, ainsi que le recours des entreprises publiques et privées aux technologies digitales dans la conduite de leurs affaires pose des questionnements sur la nécessité de se déplacer régulièrement. Cet aspect devra probablement être pris en compte, puisqu’il affectera l’activité des compagnies aériennes mais également de plusieurs industries connexes. Selon l’Association internationale du transport aérien (IATA), la réduction drastique de la circulation a contribué à clouer au sol entre 80 à 90% de la flotte aérienne mondiale engendrant, ainsi, une baisse générale de 287 milliards d’euros par rapport à l’année 2019.
Le secteur aérien africain est d’ailleurs l’un de ceux qui souffrent le plus des répercussions de la pandémie. La part du trafic aérien ne représente d’ailleurs que près de 5%, en faisant le continent le plus en marge face à la concurrence internationale. L’Afrique, loin d’être prospère avant la crise, surtout lorsqu’on prend conscience de sa faiblesse structurelle, a vu la quasi-totalité de ses compagnies aériennes cesser toute activité. Ces dernières, faisant d’ores et déjà l’expérience de difficultés financières, ont dû faire face à des répercussions catastrophiques allant jusqu’à la liquidation pour certaines. Cette affirmation est d’autant plus vraie que sur un continent où les infrastructures routières et aéroportuaires ne sont pas ou peu développées, le secteur aérien se hisse en tant que pilier de la croissance économique. De plus, l’industrie aérienne participe à plus de 6,2 millions d’emplois en Afrique et contribue à 2,6% du PIB du continent. Au vu de l’urgence de la situation, les organismes compétents ont encouragé les différents gouvernements à venir en aide à leurs compagnies aériennes, en offrants aides et subventions.
Dans plusieurs régions du monde, le secteur aérien a permis au tourisme d’enclencher son développement. La relation d’interdépendance entre les deux parait donc évidente. C’est justement ce qui explique que l’industrie touristique ait été tirée vers le bas avec l’arrêt du transport aérien. Combiné au secteur aérien, le tourisme représente 7,1% du PIB du continent. Pour de nombreux pays africains t, cette dernière est donc une composante essentielle de leur économie. Selon l’Organisation mondiale du Tourisme (OMT), au 1er trimestre de 2020, ce secteur a enregistré une baisse de 22%, avec une diminution de l’arrivée de touristes internationaux de 57%. Autrement dit, c’est une baisse enregistrée de 67 millions d’arrivées internationales qui se chiffre en une perte de 80 milliards de dollars de recettes. Le continent africain, dont une grande partie de l’économie est tributaire du tourisme, doit aujourd’hui revoir toute sa stratégie pour ne pas s’enfoncer davantage. Même avec la reprise de l’activité dans un futur proche, les pays africains devront revoir leur stratégie touristique. Cette pandémie met en évidence la véritable faiblesse de l’industrie du tourisme en Afrique, dépendante des pays occidentaux. Les pays africains gagneraient, donc, à promouvoir leurs destinations à un niveau national, régional ou continental, plutôt que de s’accrocher aux touristes internationaux, comme il est d’usage pour ces derniers. Le tourisme domestique sera sans doute le premier à reprendre du service, ce qui devrait pousser les gouvernements à favoriser la mise en place de mesures ou politiques préférentielles dans ce sens.
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