Ciblé par un boycott publicitaire, Facebook accepte d’étiqueter certains contenus
Le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, a annoncé vendredi que la plate-forme étiquèterait les contenus « problématiques » sur sa plateforme, sans pour autant les supprimer, après que le réseau social eut été ciblé par un important boycott publicitaire.
« Nous allons bientôt commencer à étiqueter une partie du contenu que nous maintiendrons car il est jugé digne d’intérêt, afin que les gens puissent savoir quand c’est le cas », a écrit Zuckerberg dans un article sur Facebook.
« Nous allons permettre aux gens de partager ce contenu pour le condamner, tout comme nous le faisons avec d’autres contenus problématiques, car c’est une partie importante de la façon dont nous discutons de ce qui est acceptable dans notre société – mais nous ajouterons un label pour dire aux gens que le contenu qu’ils partagent peut enfreindre notre politique », a expliqué Zuckerberg.
Il a souligné spécifiquement les messages de politiciens, écrivant que « nous laissons de côté le contenu qui autrement violerait notre politique si la valeur d’intérêt public l’emporte sur le risque de préjudice ».
Le patron de Facebook, qui détient également Instagram et WhatsApp, a indiqué que ces changements interviennent dans le contexte des élections de 2020 aux États-Unis qui « semblent déjà être houleuses – et c’était avant que nous ne soyons tous confrontés à la complexité supplémentaire du vote lors d’une pandémie et des protestations pour la justice raciale à travers le pays ».
Zuckerberg a toutefois souligné que les politiciens et les représentants du gouvernement ne sont pas exemptés de la nouvelle politique, et que leurs postes seront supprimés si l’entreprise détermine qu’ils pourraient inciter à la violence ou conduire à la suppression des électeurs.
Le géant des réseaux sociaux Facebook subit une pression croissante de la part des grandes entreprises américaines pour mettre fin au contenu haineux sur la plate-forme ou risquer de perdre davantage de revenus publicitaires.
Depuis la semaine dernière, des associations de défense de droits civiques comme l’ADL, la NAACP, Sleeping Giants, Colour of Change, Free Press et Common Sense ont lancé la campagne Stop Hate for Profit (Stop à la haine pour les profits), appelant les entreprises à retirer leurs fonds publicitaires. Depuis, des entreprises comme Patagonia, The North Face, Verizon, Ben & Jerry’s et REI ont rejoint cette campagne de boycott lancée à la suite du meurtre de George Floyd par la police. Quelques heures avant l’annonce de Zuckerberg, la multinationale Uniliver a annoncé la suspension de ses publicités sur Facebook et Twitter jusqu’à fin 2020.