L’indemnité de Covid-19 arrive à échéance, mais encore ?
Alors que l’indemnité mensuelle versée par la CNSS aux salariés en arrêt total ou temporaire prend fin aujourd’hui 30 juin 2020, la situation de la masse salariale devient plus compliquée et certaines entreprises se voient contraintes de licencier leurs employés en vue d’alléger leurs charges mensuelles. L’indemnité de Covid arrive à échéance, et après ? Est-ce que nous avons toujours besoin de ces fonds pour aider les entreprises marocaines et les salariés à financer leurs charges ? Est-ce qu’on ne risque pas une augmentation inédite du taux de chômage au Maroc ?
Le dispositif déployé par les pouvoirs publics à savoir l’indemnité mensuelle d’arrêt temporaire d’emploi, versée par la CNSS aux salariés en chômage total ou partiel, opérant dans le secteur formel et informel était, certes, une mesure drastique pour alléger la situation financière des entreprises et ses employés. Mais après cette aide et la reprise, plusieurs entreprises commerciales et industrielles se trouvent toujours à l’arrêt et donc leurs salariés ne pourront pas retourner au travail ou bien retrouver un autre emploi après une interruption prolongée.
Dans ce sens, la Confédération Démocratique du Travail (UMT) a mis en garde, dans un communiqué, contre les pressions qui visent la suppression des emplois et des gains sociaux, appelant à veiller au respect des dispositions liées à la déclaration des employés à la CNSS, à continuer à soutenir toutes les classes sociales touchées par la crise, en plus des travailleurs mis en chômage ou en arrêt temporaire par les entreprises qui ont été financièrement paralysées et à maintenir tous les postes en respectant les normes de sécurité et d’hygiène.
Rappelons que la CGEM, pour sa part, a élaboré un plan de relance économique visant notamment à atténuer les effets de la Covid-19 sur le tissu entrepreneurial, en proposant la mise en place du « chômage partiel » pour les entreprises en difficulté, en payant les employés à hauteur du temps travaillé dans le mois avec un minimum de 50%, avec la prise en charge par l’État de 50% de ce salaire plafonné à 3000 DH, ainsi qu’une exonération de l’IR. En attendant une communication du gouvernement et du Comité de veille économique, ces mesures proposées seraient-elles prises en considération dans l’élaboration de leur plan de sauvetage de la masse salariale au Maroc ?