Facture de l’électricité : Selon la FNDC, « les Marocains ont surconsommé de l’électricité durant le confinement, mais ce n’est pas de leur faute »
Quelques jours après le déconfinement, les Marocains ont commencé à déposer plainte auprès des opérateurs de leur région, suite à une hausse observée au niveau des factures d’eau et d’électricité. D’où vient réellement cette hausse ? Et qu’attendons-nous des opérateurs et du gouvernement ?
Contacté par Maroc Diplomatique, le S.G de la Fédération Nationale des Associations des Consommateurs au Maroc (FNAC), Ouadie Madih a expliqué que la hausse constatée correspond, en principe, à une « facturation excessive » et non pas fraudée. « C’est vrai que nous avons constaté qu’il y avait une facturation excessive pendant les trois mois du confinement qui coïncidait avec le mois du Ramadan – qui est un mois connu par la forte consommation de l’électricité et de l’eau-, mais comme vous le savez, il y avait une suspension de la lecture des compteurs et avec la reprise progressive et plusieurs calculs, nous avons constaté une consommation qui a vraiment monté en flèche », explique-t-il.
Madih a affirmé que la fédération a tenu plusieurs réunions en vue de vérifier les informations erronées qui circulent dernièrement.« La fédération a tenu plusieurs réunions avec plusieurs opérateurs (à Boujdour, Oujda, Tétouan,…), pour voir si cette hausse est résultée par une falsification du compteur qu’il faudrait vérifier et contrôler, ou bien s’il s’agit d’une surconsommation des citoyens. » indique-t-il. Et d’ajouter que « Certes nous sommes une fédération qui a une seule mission, c’est de protéger les consommateurs, mais on ne peut pas confirmer des informations et des données qui ne sont pas vérifiables. Dans ce sens, je tiens à vous rappeler que l’opérateur n’a pas le droit ni de diminuer ni d’augmenter les prix, car ils sont déjà réglementés par la loi des prix et de la concurrence et par plusieurs décrets ».
Par ailleurs, M. Madih a noté que les citoyens peuvent vérifier leurs compteurs, rappelant qu’après la reprise, il y aura une facture définitive qui annule les montants estimatifs, reprenant la lecture normale. « Pour la région de Casablanca-Settat, Lydec a instauré une mesure pour alléger la pression des factures, fractionnant les montants sur une période de 6 mois », indique-t-il.
Dans ce contexte, il a signalé que la fédération a reçu plusieurs réclamations et elle a essayé d’accompagner les consommateurs pour savoir l’origine du problème. « S’il ne s’agit pas de la consommation réelle, on passe à vérifier directement le compteur », affirme le S.G de la FNDC, ajoutant que les opérateurs ne peuvent jamais augmenter les prix que l’Etat a mis en place, parce qu’il existe plusieurs décrets qui fixent les prix appliqués.
Selon M. Madih, « les Marocains ont surconsommé de l’électricité durant le confinement, mais ce n’est de leur faute », car le gouvernement n’a fait aucun geste pour aider les Marocains dans ce sens, ainsi il recommande l’application d’une exonération des taxes sur les factures d’eau et d’électricité, constituant une lourde charge pour le consommateur.
Pour rappel, le site « Global Petrol Price », spécialisé dans le suivi des prix de l’énergie dans le monde, a estimé que le prix de l’électricité au Maroc à fin décembre est de 1,17 DH par « kilowattheure » pour les familles, incluant toutes les composantes de la facture d’électricité telles que le coût de l’énergie, la distribution et les taxes. Il s’agit du prix le plus élevé de la région MENA.