Hilale au magazine de l’ONU: le monde multipolaire d’aujourd’hui sera encore celui de demain à l’ère post-Covid-19
Le monde multipolaire d’aujourd’hui sera encore celui de demain à l’ère post-Covid-19, a estimé l’ambassadeur Omar Hilale sur les colonnes du magazine des Nations-Unies « Chronique de l’ONU ».
En sa qualité de président du Comité de l’Information des Nations-Unies, l’ambassadeur du Maroc à l’ONU a été invité à s’exprimer, dans un article paru dans ce magazine phare de l’organisation mondiale, sur les défis du multilatéralisme face à la pandémie de la Covid-19.
Lançant un vibrant appel pour le soutien au multilatéralisme, en particulier à l’ONU, M. Hilale a souligné la nécessité d’un système multilatéral renforcé, à même d’affronter des crises mondiales telles que l’actuelle crise sanitaire. A cet égard, il a relevé que « les ondes tectoniques de cette pandémie ont suscité des réactions globales, bien que parfois non coordonnées, et un sursaut du système multilatéral mondial »
La réponse de l’ONU, a-t-il noté, a été globale, à travers ses organes principaux et ses agences spécialisées, qui ont assuré la continuité de leurs activités et la mise en œuvre de leurs mandats respectifs en adaptant leurs méthodes de travail au confinement et à la distanciation sociale. « Elles ont adopté des résolutions pour faciliter la coordination de la réponse internationale à la COVID-19. Démontrant ainsi leur engagement résolu en faveur du multilatéralisme, même dans une conjoncture extraordinaire », s’est félicité le diplomate marocain.
M. Hilale a aussi tenu à rappeler le leadership dont a fait montre le chef de l’ONU, M. Antonio Guterres, qui s’est activé dès les premiers jours de la crise à mobiliser la communauté internationale pour combattre efficacement cette pandémie.
Il s’est également référé aux appels successifs du Secrétaire général des Nations-Unies, notamment pour un cessez-le-feu immédiat et global, à mettre fin à la violence sexiste et domestique, à protéger les enfants, à faire face aux changements climatiques, à alléger la dette, à lutter contre la propagation du discours de haine, et plus récemment, à protéger les personnes déplacées.
« Ses initiatives ont suscité une prise de conscience universelle sur l’importance de renforcer et mutualiser les efforts afin de réduire les conséquences de cette crise sanitaire », a-t-il dit.
Et de noter à cet égard que « le Maroc s’enorgueillit d’avoir été en phase avec ces appels, notamment en organisant le 12 mai 2020 une Conférence de haut niveau réunissant des représentants des religions chrétiennes, juives et musulmanes, sur le rôle des leaders religieux dans la lutte contre les multiples défis de la COVID-19, y compris dans la lutte contre les discours haineux ».
En effet, les actions du Royaume ont été mises en avant par l’Ambassadeur Hilale, citant par exemple l’aide significative acheminée a 15 pays africains, constituée de plus de 8 millions de masques et de matériel médical pour faire face à la pandémie, ajoutant que Sa Majesté le Roi Mohammed VI a aussi proposé un cadre opérationnel de coopération entre États africains, appuyée par plusieurs de ses pairs.
L’auteur de l’article a également fait valoir le rôle essentiel des opérations de maintien de la paix des Nations-Unies qui ont apporté un soutien essentiel dans la lutte contre la COVID-19 aux pays dans lesquelles elles sont déployées, tout en maintenant autant que possible la mise en œuvre de leurs mandats, en prenant très tôt une série de mesures préventives.
Conscient du danger posé par la désinformation, qui a été une facette toxique de la pandémie de la Covid-19, le Maroc, en sa qualité de président du Comité de l’Information des Nations Unies, a soutenu fermement les actions prises par le département de la Communication globale des Nations-Unies qui a redoublé d’efforts durant cette crise.
L’ambassadeur du Maroc auprès de l’ONU estime, par ailleurs, que cette pandémie demeure autant une catastrophe qu’une chance, en ce sens qu’elle représente un miroir grandissant les dysfonctionnements des relations internationales et en même temps de la centralité des Nations-Unies.
« Certains analystes rêvent déjà d’une refonte de l’architecture mondiale. D’autres, déclarant l’obsolescence des institutions de Bretton Woods et augurant de l’avènement d’un nouvel ordre international post-COVID. Certes, la pandémie et ses conséquences multidimensionnelles invitent résolument à un questionnement légitime et existentiel sur la gouvernance mondiale. Les oracles d’une démondialisation seront certainement déçus. La déflagration de la géopolitique actuelle perdurera encore pour quelques temps et le monde multipolaire d’aujourd’hui sera encore celui de demain », prédit M. Hilale.
Selon lui, alors que l’Organisation des Nations-Unies célèbre son 75ème anniversaire, il serait injuste de réduire son bilan au blocage du Conseil de sécurité. « Les réalisations de l’Organisation dans ses trois piliers, développement, paix et sécurité et droits de l’homme sont incontestables. Leur impact sur la vie quotidienne des citoyens du monde est sans conteste concret et éloquent », affirme l’ambassadeur marocain.
« Aussi, la célébration de ce 75ème anniversaire devra être l’occasion de renforcer notre attachement collectif aux valeurs et principes du multilatéralisme, et de réaffirmer notre engagement infaillible à agir avec unité et solidarité. Ce sera également l’occasion d’engager une réflexion concertée en vue d’adopter une vision à long terme. A cet effet, le système multilatéral mondial, malgré ses faiblesses, demeure notre unique option et les Nations-Unies notre meilleur espoir pour relever les défis présents et futurs de l’humanité » conclut-il.
Le magazine « Chronique de l’ONU » fait régulièrement appel à des personnalités de haut niveau pour partager leur point de vue sur un sujet en particulier, à l’instar de l’ambassadeur de France qui a récemment publié un article sur la Charte de l’ONU ou encore le Haut responsable onusien, Conseiller spécial pour les préparatifs de la commémoration du 75ème anniversaire de l’Organisation.