Europe: hausse de 50% de la surmortalité en Europe à cause du coronavirus
La surmortalité en Europe a enregistré une hausse de 50% entre fin mars et début avril, en raison de la pandémie du nouveau coronavirus, selon des données publiées, mercredi, par l’Institut français de la statistique (Insee).
En France comme en Europe, le pic de mortalité lié à la Covid-19 est intervenu la semaine du 30 mars 2020, relève l’Insee dans une étude, élaborée sur la base de données collectées par Eurostat sur les décès hebdomadaires auprès des instituts nationaux statistiques européens.
Ainsi, entre le 30 mars et le 6 avril, 50% de décès en plus ont été recensés en Europe par rapport une moyenne basée sur le nombre de décès la même semaine pour la période 2016-2019.
Ce surcroît de mortalité s’est ensuite réduit progressivement pour s’annuler quasiment début mai.
Entre le 2 mars et le 26 avril, l’excédent de mortalité toutes causes confondues, par rapport à la moyenne 2016-2019, est un « peu supérieur » en France à ce qu’il a été en Europe, tout en étant inférieur à celui de l’Espagne, de l’Italie et de la Belgique, souligne l’Institut.
L’excédent des décès a touché légèrement plus les hommes que les femmes et selon une temporalité différente, les personnes âgées de 70 ans ou plus ont été les plus affectées, relève-t-on.
Lors de cette période, 84 % de la surmortalité observée dans les 21 pays d’Europe considérés est attribuable à l’Espagne, à l’Italie et à la France, la part de ces pays atteignant quasiment le double de leur part habituelle dans les décès globaux (44 % pour la même période de 2016-2019).
Le surcroît de décès a été respectivement de 71 % en Espagne, 49 % en Italie, 44 % en Belgique et de 28 % en France sur l’ensemble des 8 semaines comprises entre début mars et fin avril.
À l’inverse, en Allemagne, pays le plus peuplé en Europe, la surmortalité est beaucoup plus faible (4 % sur la même période). C’est aussi le cas des pays d’Europe centrale et orientale, note l’étude.
Les disparités sont également marquées au niveau infra-national avec une surmortalité particulièrement importante au centre de l’Espagne et au nord de l’Italie. Dans les provinces espagnoles (Ciudad Real, Guadalajara, Madrid et Segovia) et italiennes (Bergamo, Brescia, Cremona, Lodi et Piacenza) les plus touchées, le nombre de décès a été multiplié par plus de 3 (soit un supplément de plus de 200 %) comparativement à la même période en moyenne sur 2016-2019.
En France métropolitaine, la surmortalité par rapport à la moyenne 2016-2019 est comprise entre 100 % et 150 % dans cinq départements (Haut-Rhin, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne et Val-d’Oise), tandis que plusieurs régions espagnoles et italiennes ont enregistré une surmortalité supérieure à 150 %.