Syrie : la pandémie du Covid-19 touche désormais tout le pays
La pandémie du Covid-19 touche désormais toute la Syrie, a indiqué mercredi l’ONU, qui a déploré le fait que même le personnel onusien travaillant dans le pays est également frappé par la maladie.
« Le problème concerne désormais tout le pays : des cas ont maintenant été confirmés dans tous les gouvernorats de Syrie sauf un », a déclaré le chef de l’humanitaire de l’ONU, Mark Lowcock, devant le Conseil de sécurité.
Le nombre de cas confirmés reste « dans les centaines – donc toujours un niveau relativement bas », a-t-il précisé, estimant toutefois que le nombre réel d’infections est « certainement plus élevé ».
« Une capacité de test limitée, par rapport à ce qui est disponible dans les pays voisins, et une réticence, chez certaines personnes, à reconnaître une infection masque l’ampleur réelle de l’épidémie », a dit M. Lowcock.
Evoquant l’impact du ralentissement économique en Syrie, le responsable onusien a relevé que
l’économie syrienne, dévastée par près d’une décennie de conflit, est entrée dans une période d’extrême fragilité, marquée par la volatilité des taux de change, une inflation élevée, une diminution des envois de fonds et des mesures de blocage pour contenir le COVID-19.
Pour l’ensemble de l’année, l’économie devrait se contracter de plus de 7% cette année, a-t-il estimé, ajoutant que les premières estimations suggèrent que les pertes d’emplois au cours des derniers mois ont fait passer le chômage de 42 pc l’année dernière à près de 50 pc aujourd’hui.
« Les envois de fonds de l’étranger, une bouée de sauvetage dont dépendent de nombreux Syriens, sont tombés. Les envois de fonds des seuls Etats du Golfe sont estimés à 2 millions de dollars par jour, contre 4,4 millions de dollars en 2017 et au moins 7 millions de dollars en 2010 », a expliqué Mark Lowcock.
Le chef de l’humanitaire de l’ONU a aussi indiqué que le suivi du marché par le Programme alimentaire mondial (PAM) a enregistré une augmentation de 48 pc du prix moyen d’un panier alimentaire de référence standard entre mai et juin derniers.
Les prix des denrées alimentaires sont 240 pc plus élevés qu’en juin de l’année dernière, a-t-il déploré. « Cela signifie que les familles de tout le pays ne peuvent plus se permettre les bases. Et les indicateurs de sécurité alimentaire et de nutrition reflètent clairement cela ».
Selon lui, quelque 9,3 millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire en Syrie, où plus de 2 millions d’autres risquent de souffrir d’insécurité alimentaire.