Covid-19 : Plus de 600 incidents violents à l’encontre des prestataires de soins
Plus de 600 incidents de violence, harcèlement ou stigmatisation à l’encontre des personnels de santé, des patients et des structures médicales ont été enregistrés durant les six premiers mois de la pandémie de Covid‑19, selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
Un total de 611 incidents ont été recensés par le CICR dans plus de 40 pays entre le début février et fin juillet. Plus de 20% sont des agressions physiques, 15% d’actes de discrimination fondée sur la peur, et 15% d’attaques ou de menaces verbales, a déploré le CICR dans un communiqué . «Ces chiffres sont d’autant plus préoccupants qu’ils ne reflètent que les cas connus, le nombre de cas réels étant sans doute nettement plus élevé», a-t-il précisé.
La publication de ces données coïncide avec la Journée mondiale de l’aide humanitaire, qui est célébrée le 19 août pour rendre hommage aux travailleurs humanitaires tués ou blessés dans l’exercice de leurs fonctions et saluer l’action des personnels de santé, qui apportent assistance et protection à tous ceux qui en ont besoin.
« La crise a mis en danger les personnels de santé à un moment où on avait le plus besoin d’eux. Nombre d’entre eux ont été insultés, harcelés ou victimes de violences physiques», a souligné Maciej Polkowski, qui dirige l’initiative du CICR « Les soins de santé en danger ».
Dans ce climat de peur souvent aggravé par un manque d’équipements de protection individuelle adéquats, a-t-il poursuivi, les soignants ont été soumis à une pression supplémentaire qui a eu un impact sur leur santé mentale et physique et sur celle de leurs familles.
Selon le CICR, la crainte de la propagation du virus a souvent été à l’origine des violences perpétrées au sein des communautés. La plupart des actes commis par des patients ou des proches de patients ont été motivés par des griefs liés au décès d’un membre de leur famille ou par la peur de voir mourir l’un des leurs. Il est aussi arrivé que des proches de patients décédés se retournent contre les personnels de santé ou les structures médicales après avoir été obligés, en raison des restrictions liées au Covid‑19, de renoncer aux rituels funéraires.
« Les actes de violence commis contre les personnels de santé et les patients sont souvent motivés par la peur de contracter le virus et par un manque de connaissances élémentaires sur le Covid‑19 », a expliqué la cheffe de l’Unité santé du CICR Esperanza Martinez. Le CICR a en outre appelé les gouvernements et les communautés à lutter contre la désinformation qui contribue à ces incidents et à faire en sorte que les professionnels de la santé puissent travailler en toute sécurité.