Au Conseil de sécurité, Pompeo exige le rétablissement des sanctions contre l’Iran
Les États-Unis ont officiellement demandé que les sanctions contre l’Iran levées dans le cadre de l’accord nucléaire de 2015 soient de nouveaux appliquées, ouvrant la voie à une confrontation diplomatique majeure au Conseil de sécurité de l’ONU.
Le secrétaire d’État Mike Pompeo a rencontré jeudi à New York le secrétaire général de l’ONU António Guterres et l’ambassadeur de l’ONU d’Indonésie, qui assure la présidence tournante du Conseil de sécurité. M. Pompeo a présenté à ses deux interlocuteurs une demande écrite pour le rétablissement des sanctions contre Téhéran, une mesure dite « snapback ».
La demande « snapback » initie une période de consultation de 30 jours, au cours de laquelle un combat juridique et politique sans précédent est attendu au Conseil de sécurité.
Cette décision intervient quelques jours après qu’une résolution américaine ait été rejetée par le Conseil. Washington avait en effet tenté de prolonger, sans succès, un embargo international sur le commerce d’armes conventionnelles avec l’Iran.
Les États-Unis affirment que le rétablissement des sanctions est nécessaire pour empêcher l’Iran d’acheter des armes sur le marché international.
Toutefois, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont rapidement publié une déclaration s’opposant à la décision américaine et mettant en doute sa légitimité. Ils ont également réaffirmé leur engagement à préserver l’accord sur le nucléaire iranien de 2015.
M. Pompeo a ainsi affirmé que les Européens « se sont rangés du côté des Ayatollahs même s’ils ont dit en privé aux États-Unis qu’ils voulaient voir l’extension de l’embargo sur les armes ».
De leur côté, la Russie et la Chine affirment que les États-Unis avaient renoncé à leur droit de réimposer les sanctions lorsqu’ils se sont retirés de l’accord sur le nucléaire iranien.
Les États-Unis, quant à eux, affirment qu’ils ont le droit de lancer le mécanisme de « snapback » parce qu’ils sont partie à la résolution du Conseil de sécurité qui a approuvé l’accord nucléaire et qui incluait le mécanisme de rétablissement des sanctions.