Convention républicaine: Trump à un moment crucial sur la voie d’un second mandat
Par Omar ACHY
La convention du parti républicain américain débute ce lundi à Charlotte, en Caroline du Nord, à un moment crucial pour le président Donald Trump qui s’empresse de relancer sa campagne en vue d’un second mandat alors que plusieurs sondages le placent derrière son rival démocrate, Joe Biden, en raison notamment de sa gestion la crise du Covid-19 et son impact sur l’économie.
A l’image de la convention démocrate, cette messe politique du Grand Old Party (GOP) se déroulera largement sous un format virtuel à cause de la pandémie, n’en déplaise à Trump qui voulait tant un grand rassemblement de campagne à l’image de 2016.
Il fera néanmoins le déplacement à Charlotte tout comme quelque 336 délégués qui voteront, y compris par procuration, au nom du reste des délégués (plus de 2.500), en faveur d’un nouveau mandat pour le 45ème président des Etats-Unis. Ce dernier prononcera jeudi, à partir de la Maison blanche, son discours de nomination, un choix qui a suscité l’ire de l’opposition démocrate qui y voit une tentative de politiser la résidence des présidents américains.
La convention républicaine servira à Donald Trump de tribune pour défendre son bilan mais aussi pour convaincre les électeurs que Joe Biden n’est pas apte à être à la Maison Blanche.
« Le président a certainement un programme très robuste et tourné vers l’avenir », a déclaré au site de la radio publique NPR un conseiller de sa campagne, Steve Cortes ajoutant que Trump est convaincu que son bilan atteste de sa capacité à créer les conditions nécessaire d’une économie prospère, en particulier pour les Américains de la classe ouvrière.
Le cœur de l’ordre du jour de la convention, a-t-il indiqué, est « le nationalisme économique – la reconstruction de la prospérité grâce à plus de déréglementation, plus de réductions d’impôts et plus d’accords commerciaux sous le signe de l’Amérique d’abord ».
« Pendant quatre nuits, la Convention 2020 du président Trump rendra hommage à la grande histoire américaine, au peuple américain qui l’a écrite et à la façon dont l’agenda « Make America Great Again (Rendre à l’Amérique sa grandeur) du président Donald J. Trump leur a permis de réussir », a indiqué la campagne de Trump dans un communiqué. « Trump entend se présenter comme le leader « dur » qui se tient en rempart entre des rues sûres et une anarchie de gauche », commente le site d’information Axios.
Si la Convention nationale démocrate s’est concentrée sur les qualités de leadership de Joe Biden, ainsi que sur des thèmes comme la justice raciale et l’unité bipartisane, les sujets majeurs de la convention républicaine incluront, indique-t-on, « la loi et l’ordre », la « relance économique » ainsi que « la cancel culture » (la culture de la dénonciation publique).
Sur la forme, Trump ne semble pas trop impressionné par le déroulement de la convention du parti rival, et semble privilégier la présence d’une foule autant que possible en ces temps de pandémie, notamment lors de son discours dans les jardins de la Maison Blanche. Et c’est sa fille et conseillère principale, Ivanka Trump, qui se chargera de l’introduire pour son discours d’acceptation de sa nomination. Et si traditionnellement, les candidats nominés ne parlent que le dernier soir de la convention, Trump, qui adore être sous les feux des projecteurs, fera une intervention lors de chacune des quatre soirées de la convention.
Depuis son fief de Delaware, Joe Biden 77 ans, avait officiellement accepté, la semaine dernière, de représenter les démocrates à la présidentielle américaine avec la sénatrice de la Californie Kamala Harris comme colistière.
Présentant la prochaine élection présidentielle comme « une bataille pour l’âme de l’Amérique », la convention nationale démocrate a embrassé et amplifié ce thème avec une série d’attaques extraordinaires contre le président Trump et un avertissement selon lequel les fondements mêmes de la nation dépendent du scrutin de novembre A moins de trois moins de la date du scrutin, l’ancien vice-président de Barack Obama bénéficie d’une avance dans presque tous les sondages sur son rival républicain. La cote d’approbation de Trump, 74 ans, semble pâtir de sa gestion de la pandémie de coronavirus et ses conséquences sur l’économie mais aussi de la montée de la tension sociale provoquée par les manifestations contre la brutalité policière et le racisme systémique.
La convention républicaine se présente comme le moment idoine pour l’actuel locataire de la Maison Blanche de conférer un nouveau souffle à sa campagne pour un second mandat en mobilisant sa base et en tentant de gagner de nouveaux soutiens notamment parmi les indécis.
Habile orateur, il ne manquera pas non plus d’intensifier ses attaques sur son rival démocrate qu’il décrit comme une « marionnette aux mains des extrémistes de gauche » et de brosser un tableau sombre de ses propositions sur des dossiers cruciaux comme l’économie, l’immigration ou les soins de santé. Suivront ensuite les débats télévisés très attendus entre les deux candidats avant le vote qui déterminera qui deviendra le 46ème président américain.