Formation du gouvernement : Volonté claire des partis participants d’intégrer la majorité, le PAM toujours dans l’opposition
Par Rédouane LBAAQILI
Les partis politiques ayant pris part aux consultations pour la formation du gouvernement, initiées mardi à Rabat par le Chef de gouvernement désigné, Saâd Eddine El Othmani, lui ont exprimé leur soutien dans sa mission et leur volonté d’intégrer la majorité, à une exception près.
Seul le Parti de l’Authenticité et de la Modernité (PAM) campe sur sa position, même s’il avait salué la démarche adoptée par M. El Othmani dans la formation de la majorité gouvernementale tout en le félicitant de la confiance placée en lui par SM le Roi Mohammed VI. Son secrétaire général, Ilyas El Omari, a ainsi affirmé que le Parti n’a pas changé sa position prise au lendemain de la proclamation des résultats des Législatives du 07 octobre 2016, en l’occurrence le choix de l’opposition, en conditionnant toute alliance par le partage des mêmes référentiels et du même projet démocratique moderniste.
Le premier soutien exprimé au Chef de gouvernement désigné a été celui du Parti de l’Istiqlal (PI), qui a dépêché trois de ses cadres (Hamdi Ould Errachid, Bouamar Taghouane et Mohamed Soussi) au siège du Parti Justice et Développement (PJD) qui abrite les consultations.
M. Soussi, membre du comité exécutif du PI, a fait part, dans une déclaration à la presse à l’issue de cette réunion avec M. El Othmani, de la volonté de son parti d’intégrer la prochaine majorité gouvernementale, réaffirmant que la décision prise par le parti en octobre dernier à ce sujet est « la même que celle exprimée aujourd’hui ».
La même volonté a été exprimée par le Rassemblement national des indépendants (RNI) et l’Union constitutionnelle (UC) qui ont réitéré leur soutien au Chef de gouvernement désigné, tout en exprimant leur volonté d’intégrer une majorité « forte et homogène ».
Dans une déclaration à la presse, le président du RNI, Aziz Akhannouch, a indiqué, à l’issue de sa rencontre en compagnie de Mohamed Sajid, secrétaire général de l’UC avec M. El Othmani, que les deux formations politiques qui disposent d’un groupe parlementaire et d’un programme communs, souhaitent donner au chef du gouvernement désigné le temps nécessaire pour former la majorité gouvernementale.
Sur ce même élan optimiste, le Secrétaire général du Mouvement populaire (MP), Mohand Laenser, a appelé à faire prévaloir l’intérêt de la patrie et à accélérer la formation du nouveau gouvernement.
Et d’ajouter que les entretiens avec le Chef de gouvernement désigné ont porté sur « les moyens d’accélérer la formation du gouvernement », notant que M. El Othmani « dispose de toutes les qualifications requises pour réussir cette mission ».
A son tour, le Premier secrétaire de l’Union Socialiste des Forces Populaires (USFP), Driss Lachgar, a exprimé le soutien de son parti au Chef du gouvernement désigné et son engagement total en vue de la réussite de sa mission et ce en accord avec la décision prise par le Comité administratif et entérinée par le bureau politique du parti.
Toutefois, M. Lachgar a indiqué que le parti n’accepte désormais que les consultations pour la formation du prochain gouvernement soient tenues qu’avec lui, exprimant le refus qu’ »une tierce partie s’exprime au nom de l’USFP durant les consultations ».
Pour le Parti du Progrès et du Socialisme (PPS), ces consultations sont l’occasion de souligner que les raisons ayant prévalu à son alliance avec le PJD existent toujours et que cette expérience va se poursuivre « si les conditions sont réunies ».
Le Secrétaire général du parti, Nabil Benabdellah, a réitéré le soutien de son parti à M. El Othmani, que ce soit au niveau des conditions de la formation du gouvernement ou dans le cadre du programme gouvernemental, en vue de poursuivre la réforme et la démocratisation au Maroc, ainsi que son aspiration à poursuivre l’expérience aux côtés du PJD et des autres composantes qui vont former la majorité gouvernementale.
Si l’ensemble des partis ayant participé à ce round de consultations ont salué la désignation de M. El Othmani et annoncé leur disposition à faire partie de la majorité gouvernementale, seul le PAM, qui a interagi positivement avec la méthodologie adoptée par le Chef du gouvernement désigné et a pris part, pour la première fois à ces consultations, a jugé que la participation du parti au futur gouvernement demeure « une question prématurée » pour les deux parties.