L’enseignement à distance au Maroc, une évidence et une exigence en temps de Covid-19
Pour un pays comme le Maroc, l’enseignement à distance est devenu « une évidence et une exigence, étant donné la situation générée par la Covid-19 », a souligné Khalid Chegraoui, Senior Fellow au Policy Center For The New South.
« L’enseignement à distance a toujours été pratiqué, certes de manière limitée, pour des formations continues et certaines diplomations professionnelles, qui ne stipulent pas de présence obligatoire, sauf un travail assidu, de cours et d’exercice, avec un système d’évaluation aussi à distance », a expliqué l’expert, également professeur d’histoire et d’anthropologie politique à l’Institut d’études africaines de l’Université Mohammed V de Rabat, notant qu’il s’agit là d’une pratique qui était courante lors des années 60 et 70 du XXème siècle avec des institutions nationales et étrangères.
Ce système, a poursuivi M. Chegraoui, a permis « un développement de beaucoup de capacités personnelles de petits et moyens cadres, ainsi que le développement des rendements ».
« Je trouve que l’enseignent à distance doit impérativement faire partie des cursus, crise ou pas crise », a-t-il tranché, eu égard aux moyens de communication et de travail dont on dispose et vu la situation de pandémie et peut-être, d’autres catastrophes auxquelles il faut s’attendre.
Et, d’un autre côté, « il faudra revoir nos curriculums et nos systèmes d’évaluation et de notation des examens finaux, vers moins de sanctions, pour plus de rendements, à travers des approches par compétences et des classes inversées », a estimé le professeur, jugeant que ceci donnera « plus d’opportunités à l’apprenant de développer sa créativité, ses capacités d’innovation et de réflexion par lui-même ».
Ce mode d’apprentissage « il faudra sûrement l’institutionnaliser et pour toujours « , a par ailleurs recommandé M. Chegraoui.
Et cette institutionnalisation, a-t-il fait remarquer, impose de « nouvelles structures et de nouveaux procédés, car cet enseignement, à part ses exigences matérielles, pour l’institution comme pour l’apprenant, qui ne sont nullement une entrave, nécessite une nouvelle approche didactique et pédagogique qui doit être inculquée dans les centres et les institutions de formation et d’enseignement ».
Ce nouveau cadre exige, aussi, « de nouvelles formes de partenariat public-privé avec intégration des centres de réflexion et des universités », a relevé l’expert, comme il demande « une meilleure compréhension et confiance en la jeunesse et en ses capacités d’adaptation et de maîtrise des nouvelles techniques et des moyens de communication ».