Brexit: Boris Johnson défend son projet de loi « controversé » au parlement
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a défendu lundi soir son projet de loi accordant au gouvernement la possibilité de revenir sur certaines dispositions de l’accord sur le Brexit, tout en accusant l’Union européenne de vouloir imposer une « barrière douanière » au sein du Royaume-Uni.
S’exprimant devant les députés à la Chambre des communes, le dirigeant conservateur a accusé l’UE de se préparer à « des prolongations extrêmes et déraisonnables » dans les négociations sur le Brexit, faisant savoir que les Européens « menacent de créer une frontière douanière » entre l’Irlande du Nord et la Grande-Bretagne.
Il a aussi accusé l’UE de vouloir utiliser les dispositions destinées à garantir la paix en Irlande du Nord comme un « levier » dans les négociations en cours pour trouver un accord de libre-échange.
Pour le dirigeant conservateur, ce projet de loi représente un « filet de sécurité » et une « police d’assurance », dont le pays n’aura pas à se servir si les deux partenaires parviennent à conclure un accord.
« Aucun Premier ministre britannique, aucun gouvernement, aucun Parlement ne pourrait accepter » de telles conditions, a-t-il poursuivi, répondant notamment aux critiques formulées par cinq prédécesseurs, de John Major à Theresa May.
Le projet de loi toujours en cours d’examen au parlement britannique revient sur certaines parties de l’accord de retrait de l’UE conclu entre Londres et Bruxelles en janvier dernier.
Le texte initial prévoit des dispositions douanières particulières pour l’Irlande du Nord, destinées notamment à éviter le rétablissement d’une frontière physique entre la République d’Irlande, membre de l’UE, et la province britannique d’Irlande du Nord, conformément à l’accord de paix de 1998 qui a mis fin à trois décennies sanglantes.
L’Irlande du Nord doit rester pendant quatre ans soumise à certaines dispositions européennes, notamment concernant les échanges de marchandises. Mais pour Londres, l’UE menace de refuser de placer le Royaume-Uni sur la liste des pays autorisés à exporter des produits alimentaires vers ce territoire qui en fait partie, ce qui empêcherait les importations en Irlande du Nord à partir du reste du pays.
Si la large majorité dont dispose le gouvernement rend peu probable un rejet du texte en seconde lecture, les députés rebelles pourraient apporter la semaine prochaine un soutien décisif à un amendement présenté par le député Robert Neill limitant les pouvoirs du gouvernement concernant toute atteinte à l’accord du Brexit.
Mais si le texte est adopté à la Chambre des Communes, il sera ensuite examiné par la Chambre des Lords, où les critiques ont fusé face à une violation assumée du droit international.