Covid-19: l’épidémie « très active » en France, prévient le gouvernement
L’épidémie du nouveau coronavirus est « très active » en France, où le virus a fait plus de 30.000 morts depuis mars dernier, a averti jeudi le ministre de la Santé, Olivier Véran.
« L’épidémie est très active dans notre pays », a déclaré le ministre lors d’une conférence de presse, ajoutant que les Français devront « apprendre à vivre » avec le virus et à « conserver la vie sociale, économique, culturelle et citoyenne ».
Le ministre, qui a assuré que le pays « gagne chaque jour en efficacité » contre le virus, est revenu lors de cette rencontre avec la presse, vouée à devenir hebdomadaire, sur les quatre piliers de la stratégie gouvernementale de lutte contre la Covid-19, à savoir les gestes barrières, la doctrine « tester, alerter », une stratégie localisée et adaptée à chaque territoire, et la protection des personnes vulnérables et âgées.
« Si nous ne faisons rien, nous risquons de ne plus pouvoir accepter en réanimation des gens qui en ont besoin », a-t-il prévenu.
Il a en outre souligné que les autorités sanitaires constatent depuis plusieurs semaines une accélération de la circulation du virus, notant que tous les indicateurs l’affirment.
« Le taux d’incidence est aujourd’hui de 83,84 pour 100.000 habitants, alors qu’il était à 40 à la fin du mois d’août, 25 à la mi-août et à 10 fin juillet », a-t-il précisé.
Le taux de positivité est de 5,4% alors que le facteur R, qui était à 3 lors du pic de l’épidémie, est aujourd’hui à 1, a-t-il expliqué.
Le virus, qui « n’est pas devenu moins dangereux avec l’été », « circule très activement » chez les 15-45 ans, a indiqué M. Véran, reconnaissant des « difficultés organisationnelles sur les tests ».
Il a également affirmé que le gouvernement est « inquiet » par la dynamique épidémique dans certains territoires, dont 53 départements qui ont dépassé le seuil d’alerte de 50 contaminations pour 100.000 habitants, comme en île de France, Marseille et Bordeaux.
Face à cette situation, le ministre a relevé que le Rhône et les Alpes-Maritimes devront prendre des mesures restrictives d’ici samedi, alors qu’à Marseille et en Guadeloupe, où des mesures ont déjà été adoptées, si la situation sanitaire ne s’améliore pas, « il faudra sans doute prendre des mesures encore plus fortes », comme « la possible fermeture des bars » ou « l’interdiction des rassemblements publics ».
Revenant sur les « embouteillages » devant les laboratoires pour se faire tester, notamment dans certaines grandes villes, il a tenu à préciser que les personnes ayant une prescription médicale, les symptomatiques, les professionnels de santé, et les cas contacts à risque sont prioritaires pour le dépistage, rappelant que 1.200.000 tests ont été effectués la semaine dernière.
Dans le même sillage, il a fait savoir que dès lundi, 20 centres de prélèvement seront déployés en Île-de-France pour les personnes prioritaires, ajoutant que cinq millions de tests antigéniques, commandés par la France, arriveront d’ici octobre.
Concernant les tests salivaires, il a fait savoir que le ministère « attend l’avis de la Haute Autorité de Santé ».
En France, 5.800 malades du Covid-19 sont hospitalisés actuellement et 796 sont en réanimation. Les autorités sanitaires ont recensé 9.784 nouvelles contaminations dues au coronavirus ces dernières 24 heures et 46 décès en milieu hospitalier.