Le Maroc préside officiellement la 64ème Conférence générale de l’AIEA
Le Maroc a été officiellement élu, lundi à Vienne, président de la 64ème Conférence générale de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), l’organe directeur suprême de cet organisme onusien.
Le Maroc a accédé pour la première fois, et par acclamation unanime, à ce prestigieux poste en la personne de l’ambassadeur, représentant permanent du Royaume auprès des organisations internationales à Vienne, M. Azzeddine Farhane.
Dans une allocution de circonstance, le diplomate marocain a exprimé sa profonde gratitude aux membres du groupe africain pour le soutien unanime de sa candidature, et ses sincères remerciements aux Etats membres de l’AIEA pour son élection à la présidence de la 64ème Conférence générale de l’Agence.
Il a fait observer que cette session se tient dans une conjoncture mondiale difficile et un contexte international particulier à cause de la pandémie du Covid-19, qui a imposé à la communauté internationale de revoir ses plans et ses priorités et de préciser ses objectifs.
Cette année, a-t-il indiqué, constitue une phase charnière pour l’AIEA qui se trouve confrontée à des défis sans précédents imposés par le confinement et le changement des modes de travail conventionnels en raison de la pandémie.
Il a félicité le Directeur général de l’AIEA pour son leadership à travers la prise de mesures proactives dans le cadre de la plus grande initiative de l’Agence, en fournissant à plus de 125 pays dans le monde l’expertise technique et les équipements nucléaires et radioactifs pour détecter le virus du Covid-19 et endiguer sa propagation.
Il a salué le lancement cette année de l’initiative ZODIAC (action intégrée contre les zoonoses) qui, destinée à atténuer l’intensité des pandémies potentielles à l’avenir, à travers l’utilisation de l’énergie nucléaire, a été applaudie par le conseil des gouverneurs réuni la semaine dernière.
Revenant sur les réalisations de l’AIEA en Afrique, il a indiqué que l’Agence soutient des projets de coopération technique dans 45 pays africains, portant notamment sur le soutien de projets nationaux et régionaux dans les domaines de l’alimentation, l’agriculture, la diététique, l’énergie, le développement des connaissances nucléaires et la sécurité, l’eau et l’environnement, les applications industrielles et la technologie radioactive.
Durant cette pandémie, a-t-il expliqué, un tiers des Etats membres africains ont bénéficié d’une importante assistance sous forme d’équipements technologiques nucléaires pour la détection précoce du Covid-19 et en endiguer la propagation.
S’agissant de la médecine nucléaire, a-t-il noté, l’AIEA soutient les Etats membres africains dans l’utilisation de la technologie nucléaire à des fins pacifiques, en fournissant les soins aux femmes atteintes du cancer du col de l’utérus, une maladie qui coûte la vie à 300 mille femmes chaque année.
Il a précisé que 90% de ces femmes vivent dans les pays aux revenus faibles à moyen, ce qui fait de cette pathologie le type de cancer le plus répandu chez les femmes dans près de la moitié des pays subsahariens.
C’est précisément pour cette raison, a-t-il expliqué, qu’un panel de haut niveau examinera, immédiatement après la première plénière de cette session, “le rôle des technologies nucléaires dans la lutte contre le cancer du col de l’utérus dans la continent africain : expériences antérieures et perspectives d’avenir”.
Placée sous le signe “Atomes pour la paix et le développement”, cette session de la Conférence générale, 39 manifestations parallèles se tiendront en ligne et une partie d’entre elles seront également accessibles au public.
Destinées à mettre en relief les travaux menés à l’AIEA et dans les États membres au moyen de techniques nucléaires, ces rencontres prévoient notamment des focus sur les applications possibles des approches reposant sur l’intelligence artificielle en science nucléaire, la contribution de la médecine nucléaire au traitement du cancer par radiothérapie, et la protection des ressources en eau dans le monde contre la surexploitation et la contamination.
Cette session sera aussi l’occasion de présenter une nouvelle initiative visant à renforcer l’efficacité des systèmes nationaux de comptabilité et de contrôle des matières nucléaires (SNCC).
Cette session sera également marquée par une cérémonie de présentation des traités visant à promouvoir l’adhésion aux traités multilatéraux et à donner aux représentants des États membres l’occasion de déposer leurs instruments de ratification, d’acceptation, d’approbation ou d’adhésion.