La sortie sur le MFI de septembre permet une économie de 300 MDH sur les charges d’intérêt
L’emprunt obligataire de 1 milliard d’euros sur le marché financier international (MFI), émis le 24 septembre par le Maroc, va se traduire par une économie de près de 300 millions de dirhams (MDH) par an, au niveau de la charge des intérêts, a indiqué le ministre de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’Administration, Mohamed Benchaâboun.
Cette sortie à l’international va permettre également de remplacer une ancienne dette, d’un même montant, qui était assortie d’un taux d’intérêt de 4,5% par une nouvelle dette assortie d’un taux d’intérêt moyen de près de 1,7%, a fait savoir M.Benchaâboun dans un entretien publié lundi sur les colonnes de « l’Economiste ».
Le ministre a souligné que cette opération qui a consisté à lever 1 milliard d’euros sur 2 tranches de 5 ans et demi et 10 ans avec des coupons de 1,375% et 2% respectivement, soit un coût moyen de 1,69%, est « une excellente opération pour notre pays », notant qu’il ne faut pas comparer les conditions actuelles avec celles de la sortie de 2019, car le monde de l’ère d’avant Covid-19 est totalement différent de celui d’aujourd’hui, qui est « très complexe et plein d’incertitudes ».
Le timing de cette sortie permet de réaliser une économie de plus de 100 points de base par rapport à une sortie en mai dernier, a-t-il relevé, notant que « si nous étions sortis au mois de mai dernier, nous aurions payé un coupon 3,10% pour une maturité de 10 ans, contre un coupon de 2% pour l’actuelle émission ».
Interrogé sur l’impact attendu de cette émission, le ministre a fait savoir qu’elle servira d’abord à refinancer la tombée d’octobre 2020 du même montant, et permettra d’éviter de puiser sur les avoirs extérieurs pour la rembourser et ainsi pouvoir maintenir une marge suffisante au niveau de ces avoirs dans le contexte de crise actuelle.
De plus, ce refinancement de la tombée de 2020 évitera de pomper sur la liquidité intérieure qui aurait ainsi aggravé davantage la situation de déficit important de la liquidité bancaire, cela aidera en conséquence à éviter un durcissement des conditions du financement intérieur aussi bien pour le Trésor que pour le reste de l’économie, a-t-il ajouté.
Revenant sur les contours de cette émission de dette souveraine à l’internationale, M. Benchaâboun a souligné qu’un suivi très rapproché du marché en concertation avec les quatre banques conseil (ndlr. Barclays, BNP Paribas, Natixis et JP Morgan) a été effectué, pour finalement choisir cette fenêtre pour sortir et être assurés d’avoir des conditions aussi favorables que celles que obtenues.
Malgré le contexte difficile, a-t-il poursuivi, ce crédit a reçu, comme par le passé, un accueil très favorable de la part des investisseurs internationaux en raison de ses atouts incontestables, à savoir sa stabilité politique, un track record confirmé en matière de réformes structurelles et de stratégies sectorielles ambitieuses qui permettent de renforcer la résilience de l’économie marocaine et sa diversification pour un meilleur ancrage dans les chaînes de valeurs internationales.
Ce constat est également partagé par les agences de notation dans la mesure où le Maroc est l’un des rares pays d’Afrique et de la région MENA à avoir pu maintenir son investment grade, depuis plus de 10 ans malgré les grandes turbulences qui ont secoué le monde et la région durant cette dernière décennie, a-t-il souligné.