France/Covid-19: le Conseil scientifique estime à 25.000 le nombre de contaminations par jour
Le Conseil scientifique, instance mise en place pour éclairer le gouvernement français dans la gestion de la crise sanitaire de la Covid-19, a estimé à environ 25.000 le nombre des nouvelles contaminations quotidiennes au nouveau coronavirus en France.
Dans une note d’alerte relayée vendredi par les médias de l’hexagone, le Conseil, présidé par Jean-Francois Delfraissy et composé d’une quinzaine de scientifiques, relève que le nombre réel de contaminations diffère de celui des personnes testées positives à la Covid-19, qui est actuellement de l’ordre de 9.000 à 13.000 contaminations par jour, en tenant compte des personnes asymptomatiques et de celles qui ne vont pas se faire tester.
Les nouvelles contaminations sont surtout observées dans la population jeune chez qui la probabilité d’hospitalisation et la mortalité demeurent très faibles, alerte le Conseil dans sa note éditée le 22 septembre et publiée jeudi soir.
Au 22 septembre, le nombre d’hospitalisations doublait « tous les 16 jours en moyenne en France métropolitaine », mais dans certaines régions, il était multiplié par deux tous les huit jours, prévient-on, ajoutant que le niveau d’immunité collective est toujours insuffisant, « de l’ordre de 5% ».
« Il va falloir vivre avec le virus avant que de nouveaux outils validés changent la donne, qu’ils soient thérapeutiques ou préventifs comme le vaccin, ou qu’on atteigne un niveau d’immunité collective suffisant », estime le Conseil scientifique dans cette note de 42 pages intitulée « Un contrôle renforcé de l’épidémie, pour mieux vivre avec le virus ».
Il y a dix jours, la situation était « moins préoccupante qu’en mars dernier », relève le conseil scientifique qui prévient qu’elle pourrait « rapidement conduire, en l’absence de nouvelles interventions, à des situations critiques à court ou moyen terme dans certaines régions ».
« Les 4-5 mois qui viennent seront particulièrement critiques en raison de la reprise forte de la circulation du virus, en particulier dans certaines métropoles, alors même que les conditions climatiques vont favoriser la transmission », soulignent les membres du Conseil, qui estiment à entre 4000 et 12.000 morts supplémentaires (en plus des plus des 32.000 déjà comptabilisés) entre le 25 septembre et le 1er novembre sans « tenir compte de la surmortalité qui pourrait survenir en cas de saturation des services hospitaliers ni de la mortalité dans les Ehpad ».
Pour affronter cette « situation préoccupante, mais encore contrôlable « , le conseil scientifique propose au gouvernement une stratégie où aucune intervention supplémentaire n’est déployée, une stratégie comprenant des mesures différenciées en fonction de risques très inégaux, liés à l’âge ou à l’état de santé en particulier et une option reposant sur une addition de mesures “modérées”, faisant appel à l’adhésion volontaire et, en cas de besoin, à des mesures contraignantes.
Les scientifiques du conseil rappellent que « des mesures fortes et précoces peuvent être difficiles à accepter tant qu’il n’y a pas de crise visible. Inversement, s’il y a une nouvelle crise, ne pas avoir mis en place ces mesures serait sans doute reproché a posteriori ».
Jeudi soir, le ministre de la santé Olivier Véran a indiqué que Paris et sa Petite Couronne connaissaient une « dégradation qui s’est accélérée ». Les deux zones pourraient passer en alerte maximale dès lundi.
( Avec MAP )