Après le diagnostic positif de Trump, les Etats-Unis plus que jamais hantés par la Covid-19
Les Américains se sont réveillés vendredi à la nouvelle que le président Donald Trump avait été testé positif au Covid-19, laissant les commentateurs et les médias méditer les conséquences politiques, sanitaires et économiques de ce fait bouleversant qui survient à un mois des élections du 03 novembre.
Selon la Maison Blanche, le président Trump prévoit de continuer à exercer ses fonctions, mais devrait rester à isolement chez lui pendant deux semaines, annulant ses événements de campagne tout en restant sous la surveillance des médecins.
Plusieurs médecins qui défilent sur les plateaux de télévision américains ont fait observer que le président Trump, qui a 74 ans, est à un âge qui le rend plus vulnérable à la maladie. Pour sa part, le médecin de la Maison Blanche, Sean Conley, s’est voulu rassurant, affirmant dans un communiqué que le président et la Première dame, qui a 50 ans, « vont bien tous les deux en ce moment ».
Selon CNN, le diagnostic positif du couple présidentiel a provoqué une vague « d’anxiété » au West Wing de la Maison Blanche, où les Trump se sont mis en quarantaine.
Des efforts ont rapidement été déployés pour remonter aux personnes qui avaient été en contact avec le président au cours des derniers jours, y compris les secrétaires de cabinet et les hauts responsables de l’administration.
Ivanka Trump et Jared Kushner, conseillers principaux de Trump, ont été testés négatifs pour le coronavirus vendredi matin, a déclaré la Maison Blanche, de même que Barron Trump, le fils de 14 ans du président et de la Première dame.
De son côté, le vice-président Mike Pence et son épouse Karen ont également été testés négatifs.
Cependant, le Comité national républicain a annoncé que sa présidente, Ronna McDaniel, avait reçu des résultats de tests positifs mercredi.
L’annonce de la contamination du président américain a également des ramifications économiques, notamment sur les marchés. Tôt vendredi, les contrats à terme sur actions ont plongé, déstabilisés par l’incertitude autour des personnes contaminées au sommet de l’Etat.
Pour plusieurs médias américains, dont Politico, cette nouvelle est « le pire cauchemar pour la campagne Trump ». Le quotidien rappelle que le président « avait tout fait pour détourner l’attention de la campagne présidentielle de sa gestion du coronavirus ».
« Sa propre infection garantit maintenant qu’il ne peut pas », a écrit le blog politique vendredi, soulignant que Trump sera écarté de la campagne 32 jours avant les élections, que les prochains débats seront remis en question et que l’attention du public sera focalisée plus que jamais sur une pandémie qui ralentit ses perspectives pour un second mandat.
De son côté, The Hill fait remarquer que si l’état de Trump s’aggravait de manière significative, il pourrait invoquer une clause du 25ème amendement qui permet à un président de transférer temporairement ses pouvoirs au vice-président.
« Il y a aussi la possibilité – lointaine pour l’instant, mais plausible – que le président ne soit tout simplement pas en assez bonne santé pour briguer un second mandat », relève la gazette du Capitol Hill.
« Un tel scénario provoquerait un chaos politique. En fonction de l’évolution exacte de la situation, Pence pourrait prendre la présidence et la nomination de 2020, ou un nouveau candidat GOP pourrait être sélectionné par le Comité national républicain », indique la publication.
À la lumière du test positif du président, le candidat démocrate à la présidentielle Joe Biden, qui a partagé une scène avec Trump lors de leur premier débat mardi, devrait se faire tester pour le coronavirus vendredi matin. L’ancien vice-président a tenu à souhaiter au président et à la première dame « un prompt rétablissement ».
Le diagnostic positif de Trump constitue la menace la plus grave pour la santé d’un président américain en exercice depuis depuis que le président Ronald Reagan a été blessé par balle en 1981, estiment nombre de commentateurs.
( Avec MAP )