Dans la douleur, Beyrouth commémore deux mois depuis l’explosion au port
« Nous vivons dans la souffrance ». Face aux ruines du port de Beyrouth, des dizaines de personnes ont commémoré dimanche les deux mois de l’explosion meurtrière avec un lâcher de ballons symbolique, criant leur colère contre une enquête qui piétine et l’attentisme des dirigeants.
L’explosion du 4 août a fait plus de 190 morts et 6.500 blessés, ravageant des quartiers entiers. Deux mois plus tard, l’enquête des autorités libanaises n’a toujours pas abouti et aucun résultat n’a été rendu public.
Dimanche, peu après 18h00 (15H00 GMT), à l’heure exacte de la déflagration qui a fait basculer Beyrouth dans l’enfer, des dizaines de ballons blancs sur lesquels étaient inscrits les noms des victimes ont été lâchés vers le ciel, depuis une avenue surplombant le port, a rapporté un photographe de l’AFP.
Plusieurs chants libanais ont été diffusés par des hauts-parleurs, notamment Li Beirut (pour Beyrouth), interprété par la dernière légende vivante de la chanson arabe, Fairouz.
Brandissant les portraits de victimes, leurs proches et des militants se sont rassemblés, bloquant brièvement la route.
L’explosion a eu lieu dans un entrepôt où était stockée depuis plus de six ans et « sans mesures de précaution » une énorme quantité de nitrate d’ammonium.
Refusant les appels à une enquête internationale, les autorités ont lancé leur propre investigation. Une vingtaine de personnes ont été interpellées.
( Avec AFP )