Le dropshipping ou le nouveau business juteux des jeunes férus du net
Par: Samia BOUFOUS
Lancer une activité e-commerce à moindre coût et sans avoir à se soucier de gérer un stock est la nouvelle pratique vertueuse, grâce à laquelle énormément d’amateurs du e-business ont fait fortune durant les dernières années.
Alternative à la boutique en ligne, cette pratique commerciale, appelée « dropshipping » permet de tester un marché sans prendre le risque d’investir en matière de logistique. Ainsi, le site vendeur fait livrer le client final directement par son fournisseur, sans avoir besoin de posséder ni gérer un stock.
Utilisé depuis de nombreuses années par la plupart des grandes places de marché connues telles qu’Amazon, Ebay, Priceminister, Rueducommerce, le dropshipping a considérablement augmenté le nombre d’e-commerçants sur la toile ainsi que le nombre de boutiques en ligne dans le monde entier.
Au Maroc, de plus en plus de jeunes initiés du net décident de se lancer dans cette pratique via les réseaux sociaux, notamment Facebook, qui propose un marché virtuel, facilement accessible pour les gens connectés et même ceux qui ne maîtrisent pas forcément l’outil informatique.
Experte en dropshipping et jeune entrepreneuse, Saloua Mengad, indique dans une déclaration à la MAP que l’avantage principal de ce business est la suppression totale de la logistique pour « le dropshipper », qui n’a à aucun moment besoin de stocker des produits, préparer l’emballage des colis ou encore livrer le client et donc les dépenses de cet investissement vont uniquement être liées à la création de la boutique en ligne outre la mise en avant des produits sur internet.
Sur le plan financier, un autre avantage du dropshipping réside dans le fait que l’e-commerçant n’a pas à prendre de risques en achetant préalablement les produits qu’il souhaite proposer à la vente, en plus d’avoir la possibilité de cibler des gens dans le monde entier sans aucune limite dans le temps, contrairement aux boutiques physiques, a-t-elle relevé.
Mme Mengad, a par ailleurs souligné, que les délais de livraison sont supérieurs aux standards habituels attendus par un acheteur en ligne.
« En dropshipping, les délais de livraison varient généralement entre 15 et 30 jours, voire plus, alors que les délais standards en e-commerce sont habituellement de 2-3 jours, ce qui demeure remarquable comme différence », a relevé cette jeune commerçante.
Il faut aussi noter que pour aguicher le consommateur, les boutiques en ligne doivent proposer des produits à des prix très bas ce qui réduit encore plus la marge, qui est déjà faible dans la mesure où une partie considérable se retrouve entre les mains du fournisseur. Une marge qui, dans la plupart des cas varie de 20 à 40 %, selon le produit.
Un autre inconvénient réside dans l’absence du contact avec le client, qui fait que le dropshipper ne peut rien apporter à son expérience en plus de ne pas avoir la main sur les livraisons, notamment la rapidité avec laquelle elles sont effectuées, a-t-elle ajouté.
Pour sa part, Mehdi Lemrini est dropshipper. Il travaille de chez lui et n’a besoin que d’un ordinateur. En cherchant sur Internet, il a dégoté un luminaire Led, chez des fournisseurs chinois et se charge lui-même de la vente sur les réseaux sociaux. Durant le confinement, il en a vendu une centaine d’exemplaires à 300 dirhams la pièce. Pour faire la promotion de son objet, il a créé un site Internet et dépensé des milliers de dirhams en publicité sur les réseaux sociaux.
Selon ses estimations, pour vendre un luminaire Led, il a « besoin de dépenser entre 300 et 400 dirhams de publicité par jour ». « C’est très attrayant, certains voient le dropshipping comme une façon d’arrondir les fins de mois, quand d’autres génèrent plusieurs centaines de millions de chiffre d’affaires par an », a-t-il expliqué. Soit un système de vente tout à fait légal à conditions de respecter certaines règles.
Il a, en outre, déconseillé cette pratique aux personnes ne disposant pas d’une assiette financière suffisamment solide pour accuser des pertes potentielles. « Il est important de comprendre que se lancer en dropshipping peut-être à la fois très simple, car accessible à tous, mais peut ne pas fonctionner s’il n’est pas clairement contractualisé avec les dropshippers dont le marchand dépend », a-t-il soutenu.
Le dropshipping représente une réelle opportunité compte tenu des résultats du e-commerce marocain qui poursuit son progrès en 2020. On observe des chiffres qui globalement sont en hausse et qui démontrent l’intérêt et la confiance grandissante des marocains vis-à-vis de toute pratique liée à l’e-commerce.
Avec MAP