Covid-19: Près de 40% des entreprises d’artisanat tunisiennes ont fait faillite
Environ de 40% des entreprises tunisiennes opérant dans le domaine de l’artisanat ont fait faillite à cause de la crise engendrée par la pandémie de Covid-19, selon la Fédération de l’artisanat relevant de l’Union Tunisienne de l’Industrie, de Commerce et de l’Artisanat.
« 90% des entreprises opérant dans le secteur de l’artisanat, frappé de plein fouet par les répercussions de la crise du Covid-19, sont en situation de blocage total », s’est encore alarmé le président de la Fédération, Salah Amamou dans des déclarations à la presse.
Il a fait observer que le secteur de l’artisanat en Tunisie, qui compte environ 350 mille professionnels et 2.423 entreprises, traverse une crise sans précédent.
La situation est pire que celle qui prévalait pendant la crise économique de 2008 ou pendant la guerre du Golfe, a-t-il estimé, soulignant que le secteur n’a jamais connu de pareilles difficultés.
« Des appels à l’aide nous parviennent quotidiennement, d’artisans qui se sont trouvés obligés de quitter leurs locaux, faute de pouvoir payer leurs loyers », a-t-il ajouté.
Il a expliqué que le secteur de l’artisanat vit grâce à deux marchés, l’intérieur et l’extérieur, intimement lié au tourisme, précisant que pour ce qui du marché local, le pouvoir d’achat des Tunisiens s’est tellement détérioré que les produits artisanaux sont devenus un luxe inaccessible.
Pour ce qui du marché extérieur, l’activité touristique est quasiment à l’arrêt, a noté M. Amamou, faisant savoir que le résultat est que les artisans ne trouvent aucune issue pour leurs productions et donc ne produisent plus, car pour la majorité d’entre eux, l’option de stocker les produits pour des temps meilleurs, n’est pas envisageable car trop coûteuse.
Pour le président de la Fédération de l’artisanat, la réouverture des frontières le 27 juin 2020, a porté un coup fatal au secteur.
Il a indiqué qu’après les difficultés rencontrées lors de la période du confinement général, certains artisans, notamment les plus jeunes d’entre eux, ont commencé à se créer de nouvelles issues de commercialisation à travers le recours au « social selling » ou la vente via les réseaux sociaux.
Il a toutefois estimé que l’explosion du nombre des cas de contaminations au Covid-19, générée par la « décision irréfléchie » de rouvrir les frontières, a de nouveau sapé les espoirs de ces artisans.
D’après lui, le secteur attend toujours le déblocage des indemnités et crédits promis par le gouvernement au profit des artisans.
Pour Amamou, l’instabilité gouvernementale et les changements de vis-à-vis gouvernementaux a également retardé la résolution des maux du secteur « qui meurt à petits feux, à défaut d’une réelle volonté de le redresser ».
Selon les chiffres publiés par l’Office national de l’artisanat tunisien (Onat), jusqu’à 2012, l’artisanat contribuait à hauteur de 4% au PIB tunisien, mais à partir de l’année 2013 à ce jour, le secteur ne contribue qu’à 2% du PIB.
Il compte, aujourd’hui, 1.784 entreprises actives dont 573 entreprises exportatrices et offre entre 350 et 400 mille emplois dans ses différentes filières.
( Avec MAP )