Duel télévisé à distance Trump-Biden: un contraste de style et d’approche
Le président américain Donald Trump et son rival démocrate Joe Biden se sont disputés jeudi soir l’attention des électeurs américains lors d’événements télévisés concurrents qui ont permis, selon les observateurs, de révéler un contraste de style et d’approche entre les deux prétendants à la Maison Blanche.
Les deux assemblées publiques (town hall) ont eu lieu à la place du deuxième débat présidentiel, annulé la semaine dernière après que Trump eut rejeté le projet de la Commission sur les débats présidentiels de tenir l’événement sous format virtuel, à cause de son diagnostic au coronavirus.
Accueilli par la chaîne ABC News à Philadelphie, l’entretien avec Biden a été marqué par un ton serein, le candidat démocrate ayant répondu à de nombreuses questions allant de la pandémie, à la réforme de la justice pénale au changement climatique et à la politique étrangère.
Dans l’un des échanges les plus marquants de la soirée, l’ancien vice-président a laissé la porte ouverte à l’ajout de juges à la Cour suprême, actuellement limité à neuf magistrats. Il a noté qu’il n’était « pas un partisan » d’une telle initiative, dite “court packing”, mais s’est déclaré ouvert à une telle éventualité s’il pensait que les républicains du Sénat se précipite pour confirmer la dernière candidate de Trump à la Cour suprême, Amy Coney Barrett.
Lorsque le journaliste George Stephanopoulos lui a demandé si les électeurs avaient le droit de connaître sa position sur la question, Biden a expliqué qu’il ferait clairement connaître sa position sur le sujet avant le jour du scrutin.
Interrogé, d’autre part, sur la décision d’interdire la fracturation hydraulique, une question importante dans l’état clé de Pennsylvanie, le candidat démocrate a répété qu’il ne le ferait pas. Mais il a également indiqué qu’il « cesserait d’accorder des allégements fiscaux et de subventionner le pétrole » et compte investir massivement dans les énergies renouvelables.
« Ce que je ferais, c’est que j’arrêterais d’accorder des allégements fiscaux et de subventionner le pétrole”, a-t-il dit. « Nous n’avons plus besoin de subventionner le pétrole. Nous devrions arrêter cela et économiser des milliards de dollars au fil du temps ».
Dans l’autre « town hall », diffusé par la chaîne NBC dans la même tranche horaire, le président Trump a discuté d’un large éventail de sujets, y compris sa gestion du coronavirus, de son attitude ambiguë envers les suprémacistes blancs, et de la question d’un transfert pacifique du pouvoir en cas de victoire de victoire de Biden.
« Et la réponse est oui, je le ferai. Mais je veux que ce soit une élection honnête et tout le monde aussi », a rétorqué Trump, qui a répété ses avertissements sur la probité de l’élection à cause du nombre de vote par correspondance.
L’un des moments saillants de la soirée fut la réponse du président américain à une question sur la théorie du complot dite « QAnon », une communauté Internet pro-Trump qui a été décrite par les forces de l’ordre comme une menace potentielle de terrorisme national.
« Je n’en sais rien. Je sais qu’ils combattent la pédophilie », a répondu le président américain avant d’ajouter: « Je vais vous dire ce que je sais: je connais Antifa et je connais la gauche radicale. »
Pour Biden et Trump, les évènements électoraux de jeudi ont été parmi les dernières occasions de présenter leurs programmes directement aux électeurs à la télévision aux heures de grande écoute. A 19 jours du scrutin, près de 17 millions d’Américains ont déjà voté, laissant les deux candidats à l’affut des dernières chances supplémentaires pour convaincre les électeurs encore indécis.
( Avec MAP )