Unesco/Education: Le Maroc a réagi de manière « très précoce » à la pandémie du Covid-19
Le Maroc, à l’instar de nombreux pays du monde, a réagi de manière « très précoce » à la pandémie du Covid-19 en décrétant la suspension de tous les enseignements en présentiel dès l’apparition des premiers cas dans le Royaume en mars dernier, a souligné, jeudi, le ministre de l’Education nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Saaid Amzazi.
« Face à l’impérieuse nécessité de maintenir à tout prix une continuité pédagogique pour dix millions d’élèves et d’étudiants, des efforts colossaux ont été entrepris pour pouvoir remplacer cet enseignement présentiel par un enseignement à distance », a indiqué le ministre lors d’une intervention à l’occasion du Sommet mondial sur l’éducation de l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (Unesco).
Cette action s’est déclinée selon différentes formes notamment des plateformes pédagogiques numériques et des classes virtuelles, a expliqué M. Amzazi, notant que le Maroc a eu recours également à des cours enregistrés et retransmis par la télévision et la radio pour permettre aux élèves n’ayant pas accès à l’enseignement à distance de pouvoir poursuivre leur scolarité.
Le ministère a aussi élaboré des livrets scolaires qui ont été distribués gracieusement à ces élèves, a fait savoir le ministre qui a indiqué que la crise du Covid-19 a créé des inégalités d’apprentissage entre les élèves, qui sont en cours d’évaluation par son département.
« Cette crise nous a donné une opportunité pour pouvoir expérimenter de nouvelles approches pédagogiques notamment en adoptant des classes à effectif réduit, en développant l’auto-apprentissage, en intégrant les MTIC dans l’enseignement et en reconsidérant le rôle de l’enseignant en tant que facilitateur, orientateur et en tant qu’encadrant », a dit M. Amzazi.
Cette expérience a mis en exergue également l’importance du rôle de la famille dans l’encadrement de l’enfant, a ajouté le ministre, faisant observer que ces expériences vont permettre au Royaume de développer un modèle d’école plus résilience, plus inclusive et plus collaborative.
Cette réunion virtuelle de haut niveau a également été marquée par la participation du chef du gouvernement, Saad Dine El Otmani, qui a mis en avant l’approche marocaine visant à protéger le système éducatif des effets du Covid-19 et à garantir la continuité de l’apprentissage.
Organisé en partenariat avec les gouvernements du Ghana, de la Norvège et du Royaume-Uni, le Sommet mondial sur l’Education de l’Unesco constitue une plateforme d’échange entre des dirigeants politiques de haut niveau, des ministres, des décideurs, des organisations multilatérales, des partenaires de développement et des acteurs mondiaux de l’éducation afin de protéger et de repenser l’éducation dans le monde actuel et dans celui de l’après-Covid-19.
Le Sommet, ouvert par la Directrice générale de l’Unesco Audrey Azoulay, et marqué par des interventions vidéo notamment du Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, vise aussi à obtenir des engagements de la part des dirigeants pour la protection du financement de l’éducation lors du redressement post-épidémique et à parvenir à un consensus sur les actions prioritaires pour l’an prochain.
Cette réunion sera sanctionnée par l’adoption d’une Déclaration finale fixant un ensemble d’actions prioritaires mondiales pour le redémarrage et le renforcement des systèmes éducatifs.
La Déclaration finale quantifie à 200 milliards de dollars par an, les ressources manquantes pour financer les systèmes éducatifs en particulier ceux à faibles ou très faibles revenus. Concrètement, le document engage les pays à allouer « au moins 4 à 6% de leur PIB ou 15 à 20% de leurs dépenses publiques à l’éducation ».
Selon l’Unesco, la pandémie du Covid 19 a créé la plus grave perturbation des systèmes éducatifs mondiaux de l’histoire, forçant plus de 1,6 milliard d’apprenants à quitter l’école au plus fort de la crise. Elle a également exacerbé les inégalités préexistantes et touché plus durement les apprenants vulnérables.
( Avec MAP )