Les exportations de vieilles voitures doivent être mieux contrôlées
Vieilles, polluantes et dangereuses: les voitures d’occasion exportées par millions représentent une menace pour les pays en développement, faute de normes suffisantes, selon un rapport inédit publié lundi par le Programme des Nations unies pour l’Environnement (PNUE).
Les pays européens, qui représentent plus de la moitié des exportations mondiales (trois millions de voitures particulières par an au total, entre 2015 et 2018), envoient leurs vieilles voitures notamment vers l’Est, mais aussi au Nigeria et en Libye.
Le Japon les envoie au Moyen-Orient et en Afrique australe, et les Etats-Unis au Mexique et aux Emirats arabes unis.
Dans le port d’Amsterdam, lors d’une inspection des autorités néerlandaises fin 2019, l’âge moyen des véhicules en attente était de 18 ans. 93% étaient aux normes Euro 3, ou inférieures. Une partie des véhicules était hors d’usage, certains avaient leur pot catalytique scié.
« Ce n’est pas beau à voir », a souligné Rob de Jong, qui dirige l’unité Mobilités durables du PNUE, lors d’une conférence de presse. « La plupart de ces véhicules sont très vieux, polluants, énergivores et dangereux ».
Alors que le nombre de véhicules pourrait au moins doubler d’ici à 2050, pour atteindre les deux milliards d’unités sur la planète, il devient urgent de mieux réglementer ces exports, alerte le PNUE. D’autant plus que la Chine, qui interdisait l’export d’occasions jusqu’en 2019, pourrait très vite devenir un acteur majeur de ce marché.
Deux tiers des 146 Etats étudiés par le PNUE ont des règles « faibles » ou « très faibles » concernant l’importation de véhicules.
La République démocratique du Congo impose une limite d’âge de 20 ans et aucune règle en termes d’émissions de gaz polluants. La Géorgie ne les taxe que selon leur cylindrée et présente une des flottes les plus âgées au monde.
Une quarantaine de pays ont au contraire imposé des règles plus strictes sur leurs importations. Le Sri Lanka impose par exemple une limite d’âge de trois ans et soutient l’importation de véhicules électriques, dont l’offre en occasion est appelée à se multiplier.
« Rendre la flotte mondiale plus propre est une priorité pour atteindre nos objectifs climatiques et de qualité de l’air », souligne dans un communiqué Inger Andersen, qui dirige le PNUE. « Les pays développés doivent arrêter d’exporter des véhicules qui échouent aux tests de sécurité et de pollution (…) Les pays importateurs devraient de leur côté adopter des normes de qualité plus sévères ».
( Avec AFP )