En Bulgarie, des véhicules de police reconvertis en ambulances
Le gouvernement bulgare a décidé de faire appel aux forces de police pour transporter dans les hôpitaux des malades du Covid-19, les ambulances ne suffisant plus face à la virulence de la deuxième vague de la pandémie.
Dix minibus de police, dont six dotées d’équipes paramédicales, vont venir en renfort des 25 ambulances publiques en opération à Sofia, a annoncé lundi le ministre de la Santé, Kostadin Anguelov, lors d’une conférence de presse.
Le décès samedi d’un homme de 33 ans, dont les proches avaient désespérément attendu pendant des heures sa prise en charge par une ambulance, a provoqué une onde de choc sur les réseaux sociaux qui abondaient en témoignages d’accès refusé aux services médicaux.
« Les médecins sont épuisés. Nous sommes en guerre: il faut mobiliser toutes les ressources contre la pandémie », a témoigné la porte-parole du service des Ambulances de Sofia, Katia Soungarska.
Les hôpitaux bulgares, dont de nombreux soignants sont contaminés, ont d’ores et déjà dû solliciter des étudiants en médecine.
Face aux critiques, le ministère de la Santé a également requis la coopération des établissements privés, souvent réticents à accueillir des personnes contaminées par le nouveau coronavirus.
« Les hôpitaux privés qui n’appliquent pas le décret ministériel les obligeant à consacrer 10% de leurs lits aux malades du Covid-19 ne seront plus financés par la caisse d’assurance maladie », avait averti le ministre de la Santé. Il s’est félicité lundi de l’ouverture de 100 lits supplémentaires dans la capitale.
Par ailleurs, 17 nouvelles ambulances seront mises à disposition d’ici la fin de la semaine, a ajouté le ministre qui négocie également avec une compagnie de taxis pour transporter des malades.
La Bulgarie, qui avait bien maîtrisé la première vague du virus au printemps, est actuellement dépassée par le bond du nombre de nouveaux cas, en hausse de 80% en sept jours, pour un total de 54.000 qui sous-estime probablement la réalité, alors que le pays pratique peu de tests.
Confronté à une forte contestation sociale, le gouvernement refuse d’imposer à nouveau un impopulaire confinement.
Près de 1.300 décès ont été enregistrés depuis le début de l’épidémie dans ce territoire de 7 millions d’habitants.
( Avec AFP )