Le Maroc à l’avant-garde dans la coopération internationale pour la lutte contre le terrorisme
Dire que le terrorisme est un fléau mondial qui appelle une réponse globale est aujourd’hui une évidence. Inspiré par ce constat, le Maroc s’est fortement engagé sur les scènes régionale et internationale en tant que partenaire crucial en matière de sécurité, de renseignement et de lutte contre le terrorisme. Il se trouve souvent aux premiers rangs dans la coopération internationale contre le terrorisme et il est perçu comme un partenaire écouté et respecté.
La politique du Maroc en matière de prévention et de lutte contre le terrorisme relève d’une stratégie nationale cohérente, holistique et intégrée qui prend en compte l’ensemble des facteurs menant à la radicalisation et l’action violente, et qui s’appuie sur une approche sécuritaire anticipatrice, permettant ainsi au Royaume de jouir d’une reconnaissance mondiale en la matière.
Comptant une trentaine de partenariats fructueux avec autant d’agences de renseignement dans d’autres pays, la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST) occupe une position privilégiée au sein de la communauté du renseignement ce qui a conduit plusieurs pays, dont le Japon, la Russie, l’Australie, à se rapprocher de cette institution sécuritaire pour établir des partenariats formels, densifier les échanges d’informations et d’expertises et alerter sur les dangers qui guettent ces pays, apprend-on auprès d’une source de la DGST.
Sur le terrain, la région du Sahel, devenue le terreau de groupes terroristes affiliés à Daech ou Al-Qaïda, est le théâtre de plusieurs opérations où les renseignements fournis par la DGST ont permis la neutralisation de plusieurs opérationnels terroristes.
Un seul exemple parmi tant d’autres au Sahel. L’opérationnel marocain Ali Maychou alias « Abou Abderahman al Maghrebi », considéré comme le numéro deux du « Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans» (JNIM), interface sahélienne liée à Al-Qaïda, a pu être localisé grâce a la contribution des services marocains dans le cadre d’une opération qui a duré plusieurs mois, et a été neutralisé par les forces françaises au Mali au début du mois d’octobre 2019.
Ces actions menées généralement avec des services partenaires visent l’élimination des dangers imminents, la stabilisation du voisinage immédiat sur notre continent, la consolidation de sa sécurité et la promotion du bien-être et du développement durable en Afrique.
C’est dans ce contexte que le Maroc et l’Organisation des Nations-Unies (ONU) ont signé un accord de siège pour l’établissement au Maroc du Bureau Programme pour la lutte contre le terrorisme et la Formation en Afrique de l’UNOCT (Bureau des Nations-Unies de lutte contre le terrorisme).
La création de ce centre reflète l’ambition de conjuguer les efforts afin de faire face aux défis liés à la menace terroriste grandissante en Afrique ces dernières années.
Premier du genre en Afrique, ce bureau vise à renforcer la capacité des États membres par l’élaboration de programmes nationaux de formation à la lutte contre le terrorisme, et à créer un portefeuille dynamique de formation de pointe qui évolue et s’adapte à la mission, en perpétuel changement et de plus en plus difficile, de prévention, de détection et de poursuite des activités terroristes.
À l’échelle internationale, la DGST a joué un rôle prépondérant dans la localisation des auteurs des attentats de Madrid, qui ont fait 162 morts et plus de 1.800 blessés. Les services de renseignement marocains ont également contribué au démantèlement d’un réseau criminel en Belgique, dans la foulée du réseau transnational de Belliraj, en décembre 2008, par la DGST, sur fond d’arrestation de plus de trente personnes comptant des liens avec Al Qaïda, le Groupe islamique combattant marocain (GICM) et l’ancien Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC algérien, devenu branche d’Al Qaïda pour le Maghreb islamique), en plus de la saisie de plusieurs armes, dont des kalachnikovs et des pistolets mitrailleurs à Casablanca et Nador. L’affaire Belliraj a permis, également, d’élucider l’assassinat sur le sol belge de six personnes.
En outre, un renseignement émanant du Maroc a mis les enquêteurs français sur la piste d’Abdelhamid Abaaoud, commanditaire des attentats terroristes du 13 novembre 2015 à Paris, revendiqués par l’État islamique. Les services marocains ont prévenu les services de renseignement français de la localisation en France de l’organisateur présumé des attentats de Paris et Saint-Denis, ce qui a permis sa neutralisation.
Les services de sécurité marocains ont pu traquer Abaaoud qui était caché pendant les quatre jours qui ont suivi les attaques de Paris, qu’il a coordonnées et menées et où il a été aidé par sa cousine Hasna Aitboulahcen, pour être logé dans un appartement à Saint-Denis. Abaaoud et sa complice ont été tués lors d’un assaut de la police française agissant sur la base d’un renseignement des services marocains, ayant permis d’éviter un autre carnage contre d’autres cibles dans la capitale française.
Chez le voisin ibérique, la police nationale espagnole et la Guardia civile ne tarit pas d’éloges sur la qualité de la coopération avec les services marocains pour la réalisation d’un même objectif, celui de lutter inlassablement contre la menace terroriste. Cette coopération soutenue s’est traduite par le démantèlement conjointement en Espagne et au Maroc depuis 2014, avec les partenaires espagnols, d’une dizaine de filières syro-irakiennes, porteuses d’équipées malveillantes visant les deux Royaumes.
L’action des services de la DGST ne se limite pas uniquement aux opérations sur le terrain. Leur expertise est mise au service des pays amis à travers des séances de formation des équipes anti-terrorisme de plusieurs pays africains, notamment le Gabon, la Côte d’ivoire, Madagascar et la Tanzanie.
S’agissant de la contribution du Maroc à la réflexion et à l’action internationale de lutte contre le terrorisme, le Maroc copréside, depuis 2016, pour un troisième mandat, le Forum global de lutte contre le terrorisme (GCTF), dont il est membre fondateur, sur fond d’une mobilisation continue pour faire face à l’extrémisme violent.
In fine, l’approche adoptée par la DGST dans la lutte anti-terroriste découle de sa conviction profonde que cette guerre ne peut pas être menée en solitaire. Aucun pays ne pourra la remporter seul, car l’ennemi en face est doté d’une capacité d’adaptation inédite et de moyens logistiques et de communication importants.
( Avec MAP )