L’UE doit garantir l’accès des migrants au vaccin contre le Covid-19
Le directeur général de l’Office international des migrations, Antonio Vitorino, a appelé jeudi l’Union européenne à garantir l’accès aux futurs vaccins contre le Covid-19 aux migrants présents sur son territoire.
« Le défi auquel sont confrontés les Etats membres de l’Union européenne est de garantir l’accès au vaccin de tous les gens sur leur territoire, pas seulement leurs citoyens, mais aussi tous les réfugiés, les personnes déplacées et les migrants qui se trouvent en Europe », a déclaré le responsable lors d’une vidéoconférence sur la migration et l’asile en Europe.
« Il ne s’agit pas seulement de protéger les droits humains de ces migrants, c’est aussi une question de sécurité sanitaire et de bien-être de l’ensemble des populations des pays d’accueil », a-t-il dit.
M. Vitorino a aussi exhorté les Européens, qui sont engagés dans de difficiles discussions sur une proposition de réforme de leur politique migratoire mise sur la table par la Commission, à mettre en place un système pérenne pour le sauvetage en mer et le débarquement des migrants, après de nouveaux naufrages meurtriers.
La pandémie entraîne des « pressions » migratoires « supplémentaires », a souligné le patron de l’OIM. « Le Sahel est en train d’exploser », a-t-il dit, alors que les migrants africains tentent de plus en plus, malgré les dangers, de rejoindre l’archipel des Canaries, dans l’Atlantique, délaissant le passage par la Méditerranée en raison des accords conclus par l’UE avec la Libye, la Turquie et le Maroc.
Cinq ans après la crise migratoire de 2015, la Commission a proposé en septembre une réforme fondée notamment sur un mécanisme de solidarité obligatoire des Etats membres envers les pays d’arrivée de migrants comme la Grèce, l’Italie ou l’Espagne.
En cas d’afflux, les pays de l’UE devront accueillir des demandeurs d’asile ou prendre en charge le retour des déboutés du droit d’asile depuis le pays européen où ils sont arrivés vers leur Etat d’origine.
Mais les discussions entre Européens sur ce dossier brûlant s’annoncent longues et ardues, les propositions butant notamment sur les réticences de la Hongrie, la Pologne et la République tchèque.
« Chaque Etat membre, sans exception, doit soutenir les Etats membres qui sont sous pression », a insisté jeudi la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen lors de la conférence.
« Une solution en matière de migration qui satisfasse tout le monde n’existe pas. Nous devons trouver des compromis (…) nous devons avancer », a-t-elle dit.
( Avec AFP )