Le Covid-19 risque d’entraîner 130 millions de personnes supplémentaires dans l’extrême pauvreté
La crise économique provoquée par le nouveau coronavirus pourrait être la plus dévastatrice de ces dernières décennies, selon la Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement (CNUCED), qui prévient que la pandémie risque d’entraîner 130 millions de personnes supplémentaires dans l’extrême pauvreté.
La crise économique provoquée par le nouveau coronavirus pourrait être la plus dévastatrice de ces dernières décennies, avec un produit intérieur brut (PIB) mondial qui devrait se contracter de 4,3% en 2020, selon les dernières prévisions de la CNUCED, publiées jeudi.
Le rapport de la CNUCED prévoit une reprise mondiale de 4,1% en 2021. Mais d’ici là, le taux mondial d’extrême pauvreté devrait augmenter en 2020, mettant en lumière les conséquences aggravantes de la pandémie de coronavirus sur la réduction de la pauvreté, fait observer la Conférence.
Selon l’agence onusienne, les inégalités et les vulnérabilités vont s’aggraver à mesure que les effets de la pandémie ruinent les progrès réalisés en matière de lutte contre la pauvreté, sans compter les autres objectifs du développement durable.
Pour la première fois en plus de vingt ans, la pauvreté globale augmente depuis les chiffres alarmants notés lors de la crise financière de 1998. Selon la CNUCED, le taux de pauvreté mondiale était de 35,9% en 1990. En 2018, il était descendu à 8,6%, mais il a déjà atteint 8,8% cette année et devrait augmenter en 2021.
L’organisation même de l’économie mondiale est en partie responsable de l’impact disproportionné sur les plus pauvres, qui ne disposent pas des ressources nécessaires pour résister à des chocs tels que la Covid-19, explique le rapport.
Le document constate que l’impact de la pandémie est asymétrique au détriment des plus vulnérables, tant à l’intérieur des pays qu’entre eux, touchant de manière démesurée les ménages à faible revenu, les migrants, les travailleurs du secteur informel et les femmes.
Parmi les pays en développement, l’impact devrait être sévère en Afrique et dans les pays les moins avancés (PMA), selon l’agence, précisant que le continent africain représente environ 13% de la population mondiale, mais devrait représenter plus de la moitié de l’extrême pauvreté mondiale en 2020. Les PMA, dont beaucoup se trouvent en Afrique, représentent environ 14% de la population mondiale et devraient représenter 53% de l’extrême pauvreté mondiale en 2020.
( Avec MAP )