Pour pouvoir retourner à la normale, il faut vacciner 80% de la population mondiale (Dr. Slaoui)
Lors d’un passage télé sur Medi1 Tv, au cours de cette semaine, Dr. Moncef Slaoui, chercheur en immunologie et biologie moléculaire, nommé en mai dernier par Donald Trump à la tête de l’opération Warp Speed, est revenu sur les critères d’approbation d’un vaccin et l’opération de vaccination aux Etats-Unis, ainsi que la stratégie nationale de vaccination au Maroc.
Aux Etats-Unis, Pfizer/BioNTech et Moderna ont déposé des demandes d’autorisations d’utilisation, en urgence, de leur vaccin contre la Covid-19 auprès de l’Agence américaine des médicaments (FDA). La procédure américaine, elle, comprend une consultation publique. En plus de son évaluation interne, l’agence interroge un Conseil consultatif externe.
« on a eu effectivement de très bons résultats pour les deux vaccins qui ont montré une efficacité très élevée près de 95% et une efficacité de 100% d’efficacité contre les manifestations sévères de la maladie notamment sur les personnes âgées et les populations qui souffrent le plus de la pandémie », affirme Dr. Moncef Slaoui.
Notons que le Conseil consultatif pour le vaccin Pfizer est prévu le 10 décembre, celui pour Moderna le 17. La FDA devrait trancher dans la foulée. En cas de feu vert, les vaccins pourraient être disponibles aux Etats-Unis dans le mois. « La FDA a un processus très bien établi avec des discussions publiques et un comité d’experts qui donne son point de vue et c’est très important pour que la population puisse faire confiance à ce vaccin», explique ce chercheur en immunologie et biologie moléculaire sur Medi1 tv.
Sur la campagne de vaccination aux Etats-Unis, le responsable de l’opération « Warp Speed » a déclaré : « On est investi dans 6 vaccins différents, dont deux seront bientôt approuvés, les deux suivants seront approuvés s’ils marchent d’ici le mois de février et deux autres qui devraient être disponibles et approuvés vers le mois d’avril. On compte produire bien plus que 600 millions de vaccins d’ici le mois de juin. Les 6 compagnies ensembles se sont engagées pour produire 1 et 2 milliards de doses chacune. J’espère qu’on aura donc assez de vaccins pour toute la population mondiale ».
Quant aux critères d’approbation d’un vaccin, selon ce scientifique imminent, elle passe par deux étapes clés : la première est liée notamment, à l’efficacité, l’innocuité, les éventuels effets secondaires, « il s’agit d’études très approfondies où on analyse tout ce qui s’est passé avec chacun des 30.000 ou 44.000 personnes qui ont participé aux essais cliniques de la phase III », fait-il savoir. En ce qui concerne la deuxième étape, pour lui, « elle est purement technique et concerne la manufacture du vaccin où on regarde si chaque dose est identique à l’autre et les usines sont inspectées pour le respect des règles de stérilisation ».
En réponse aux détracteurs de la vaccination anti-covid, ce responsable a souligné qu’ « il faut garder son esprit ouvert et prendre le temps d’écouter ce que disent les experts qui ont accès aux données scientifiques et techniques, comprendre la performance du vaccin et puis faire leurs choix », en expliquant que pour pouvoir reprendre la vie telle qu’on la connaissait avant la Covid et éviter des millions de morts, à travers le monde, il faut que 80% de la population mondiale se fasse vacciner.
Interrogé sur la durée de l’efficacité de ce vaccin, Dr Moncef Slaoui a dit ne pas connaître la durée de la protection qu’assure le vaccin contre la Covid. Mais, selon son hypothèse scientifique, il dit : « Je ne pense pas qu’on aura besoin de se vacciner tous les ans, je dirai peut-être chez les gens vulnérables et très susceptibles une fois tous les 3 ans ou tous les 5 ans ».
Par ailleurs, au sujet de la stratégie de vaccination nationale, ce chercheur en immunologie et biologie moléculaire, a déclaré qu’il est « impressionné par le fait que le Maroc commence bientôt une vaccination massive, ce qui est très bien ». Et d’ajouter : « Par contre, je ne connais pas très bien le vaccin pour lequel le Maroc a opté, parce qu’il y a une littérature limitée quant à sa performance mais je suis familier avec la technologie utilisée pour ce genre de vaccin,… Je n’ai pas de raison pour penser qu’il y aurait quelque chose qui n’est pas claire avec ce vaccin, en même temps, je n’ai pas de données scientifiques qui prouvent son efficacité », conclut-il, en soulignant que le ministère de la Santé a certainement regardé ces données et pris ces décisions sur la base de celles-ci.