La France ne retrouvera son niveau d’activité qu’à mi-2022
Dans ses projections macroéconomiques publiées lundi, la Banque de France estime que le produit intérieur brut (PIB) rebondira de 5 % en 2021, après une chute de 9 % cette année, signe que l’économie française mettra plus de temps à retrouver son niveau d’avant-crise qu’anticipé jusqu’ici.
« L’hypothèse est que l’épidémie ne cesserait pas immédiatement et que le déploiement généralisé de vaccins ne serait pleinement effectif que fin 2021 », ce qui signifie que « le niveau d’activité de fin 2019 ne serait retrouvé qu’à mi-2022 », explique la Banque de France.
« Après une chute de l’activité au deuxième trimestre, lors du premier confinement, puis un très net rebond de juin à septembre, l’économie française subit en fin d’année un nouveau choc négatif lié à la reprise de l’épidémie et aux mesures sanitaires. Ce deuxième confinement, allégé fin novembre avec la réouverture des commerces, a un impact significatif mais beaucoup moins fort que celui du printemps. Le PIB reculerait ainsi d’environ – 9 % sur l’ensemble de l’année 2020 », indique l’institution financière dans un communiqué.
Selon la Banque de France, « l’activité économique serait pénalisée début 2021, par une consommation des ménages encore contrainte, avec une levée progressive des mesures sanitaires. Dans le scénario central, l’hypothèse est que l’épidémie ne cesserait pas immédiatement et que le déploiement généralisé de vaccins ne serait pleinement effectif que vers fin 2021. Dans ces conditions, le niveau d’activité de fin 2019 ne serait retrouvé qu’à mi-2022, et le rattrapage s’étalerait sur 2021 et 2022, avec une croissance du PIB autour de 5 % sur chacune de ces deux années », anticipe-t-elle, avant de souligner qu’ « en 2023, la croissance serait encore un peu supérieure à 2 %, un rythme certes toujours élevé, mais moins inhabituel ».
D’après la Banque de France, malgré la reprise de l’économie, la France devrait connaître une montée rapide du chômage, résultat des difficultés accumulées par les entreprises. Il atteindrait un pic proche de 11 % au premier semestre 2021, avant une décrue à 9 % fin 2022.
Face aux incertitudes sur l’évolution de l’épidémie, la Banque de France présente aussi un scénario plus favorable d’un rebond du PIB de 7 % en 2021 si la situation sanitaire s’améliore plus rapidement. À l’inverse, un scénario plus pessimiste de circulation toujours forte du virus entraînerait une nouvelle contraction du PIB de 1 %.
Le gouvernement table, lui, sur une croissance de 6 % l’an prochain, après une contraction anticipée de 11 % cette année, quand l’OCDE anticipe aussi une hausse du PIB de 6 % en 2021, mais après une récession de 9,1 % cette année.
( Avec MAP )