L’Algérie n’offre aucune « garantie syndicale » aux travailleurs, selon un rapport mondial
L’Algérie a été classée dans la pire catégorie des pays n’offrant « aucune garantie syndicale » aux travailleurs, selon un récent rapport sur les droits syndicaux dans le monde, établi par la Confédération syndicale internationale (CSI).
La catégorie 5 dans laquelle est classée l’Algérie, celle où figurent les pays qui n’accordent aucune garantie syndicale, est la pire catégorie établie par la CSI à l’exception de la catégorie 5+, où aucune garantie n’existe en raison de la rupture de l’Etat de droit.
En Algérie, « la plupart des syndicats indépendants n’ont toujours pas été en mesure de fonctionner car les autorités ont refusé de leur accorder de reconnaissance », relève la Confédération syndicale internationale dans son rapport.
La CSI met également en lumière le traitement subi par les leaders syndicaux en Algérie. Ainsi « d’éminents leaders syndicaux ont été persécutés par l’État », souligne la même source.
Elle rappelle dans son rapport les abus commis contre les syndicats, notamment la Confédération générale autonome des travailleurs en Algérie (CGATA), précisant que les bureaux de cette centrale « ont été fermés administrativement par les autorités le 3 décembre 2019, sans aucune raison ».
De même, le responsable de la CGATA a été provisoirement détenu pour sa simple participation à un « sit-in pacifique », dénonce le rapport.
Kaddour Chouicha, responsable au sein de cette Confédération algérienne, « a été brièvement détenu le 24 octobre 2019 à Oran pour sa participation à un sit-in pacifique appelant à la libération de dissidents politiques », note le rapport.
Le 10 décembre 2019, il a été « poursuivi sommairement » et « condamné à une peine d’un an de prison », dénonce la Confédération syndicale internationale.
Par ailleurs, ce rapport dénonce également le refus des autorités algériennes d’enregistrer les syndicats indépendants, en précisant que deux syndicats indépendants et actifs en Algérie, en l’occurrence la CGATA et le SESS (Syndicat des enseignants du supérieur solidaires) « demandent leur enregistrement depuis sept ans ».
( Avec MAP )