La majorité gouvernementale à la Chambre des conseillers affirme son appui aux choix politiques, économiques et sociaux du gouvernement
Les composantes de la majorité gouvernementale au sein de la Chambre des conseillers ont affirmé, mardi, leur appui aux choix politiques, économiques et sociaux qui ont servi de base au programme gouvernemental.
Au cours d’une séance plénière de discussion des contenus du programme gouvernemental présenté par le Chef du gouvernement Saâd Eddine El Othmani, la semaine dernière devant les deux Chambres du parlement, les groupes de la majorité ont également présenté une série de propositions qu’ils jugent susceptibles d’enrichir le programme gouvernemental, qualifié de « prometteur ».
Le groupe de la Justice et du Développement a ainsi salué le choix du gouvernement de poursuivre les grands chantiers de réformes lancés par l’Exécutif précédent, convaincu que la question « des réformes est un processus cumulatif dans le temps », mettant en avant la détermination exprimée dans le programme gouvernemental en matière de consolidation de la démocratie, de l’Etat de droit et des libertés, à travers une politique gouvernementale intégrée basée sur une véritable approche participative et la mise en place de mécanismes juridiques et institutionnels nationaux de prévention contre les violations des droits de l’Homme, conformément aux conventions internationales ratifiées par le Maroc et en plein respect des constantes de la Oumma.
Tout en affirmant son appui au gouvernement, le groupe PJD a relevé qu’il restera « vigilant » et prodiguera ses conseils à celui-ci, conformément à la volonté populaire et en réponse aux attentes des citoyens et à leurs aspirations pour la construction d’une expérience politique démocratique judicieuse qui servirait les intérêts suprêmes de la nation, sous la conduite éclairée de SM le Roi Mohammed VI.
Pour sa part, le groupe Haraki, tout en saluant les contenus du programme gouvernemental notamment en ce qui concerne l’identité nationale, à travers la volonté du gouvernement de mettre en œuvre les dispositions Constitutionnelles relatives au caractère officiel de langue amazighe, a exprimé son aspiration à une politique publique qui investirait dans la nouvelle génération des droits, notamment économiques, linguistiques, culturels et environnementaux.
Le groupe Haraki a, par ailleurs, salué la démarche du gouvernement d’aller de l’avant sur la voie de la politique des grands chantiers et des stratégies sectorielles productives et créatrices d’emploi, émettant l’espoir d’une réforme substantielle du régime fiscal, de manière à élargir l’assiette, réaliser la justice fiscale et alléger le poids de l’impôt sur l’entreprise.
De son côté, le groupe socialiste, qui a rappelé que sa participation à la majorité gouvernementale est dictée par la nécessité de contribuer au parachèvement de l’édifice démocratique et à la consolidation des acquis de modernité, a affirmé son appui au gouvernement sur la base de son programme présenté devant le parlement ainsi que des choix démocratiques et modernistes du parti et son alignement aux côtés des catégories populaires et de la classe moyenne qu’il considère comme essentielles pour la croissance et le développement, tout en promettant de coopérer, dans la mesure du possible, avec toutes les initiatives gouvernementales tant sur les plans législatif que diplomatique.
Le groupe constitutionnel, démocratique et social a, quant à lui, estimé que le choix de la continuité affiché par le gouvernement concernant les programmes et politiques publiques devrait être basé sur une évaluation exhaustive de ces programmes afin de pallier aux lacunes et remanier les politiques, notant que la continuité n’est pas une fin en soi, mais plutôt une base pour la consolidation de la société, le renforcement de l’économie et l’amélioration des conditions des individus et des collectivités.
Il a salué les cinq fondements contenus dans le programme gouvernemental, s’attardant particulièrement sur l’axe 5 relatif au partenariat avec la société civile, en proposant l’association des Chambres professionnelles et institutions assimilées dans les consultations, puisqu’elles constituent des partenaires du gouvernement au même titre que les institutions constitutionnelles.
Le groupe a également mis en avant les mesures relatives au renforcement des valeurs de la probité, de la réforme de l’administration, la consolidation de la gouvernance, la poursuite de la lutte contre la corruption, l’institutionnalisation du dialogue social, tout en appelant à développer le modèle marocain de développement afin qu’il soit en phase avec l’évolution du tissu économique national et les mutations internationales et à faire preuve de courage politique pour mettre en place les réformes sociales nécessaires.
Même son de cloche pour le groupe de la Confédération générale des Entreprises du Maroc (CGEM) qui a souligné que le programme gouvernemental renferme plusieurs engagements visant essentiellement à poursuivre les réformes économiques, mettant l’accent sur l’importance de l’entreprise marocaine en tant que locomotive de développement permettant la création de richesses et d’opportunités d’emploi.
Les idées contenues dans le programme gouvernemental portant sur la poursuite de l’amélioration du climat des affaires requièrent notamment l’adoption d’une gouvernance innovante, l’assouplissement des procédures administratives, l’accélération de la numérisation de l’administration et la création d’un portail électronique comprenant les procédures et mesures relatives à l’investissement.
Le modèle de développement actuel a prouvé ses limites, ce qui nécessite la création d’un nouveau modèle basé sur l’économie intégrée pour assurer la protection sociale et la consécration du capital immatériel, à travers le renforcement du rôle de la culture en tant que vecteur de développement, a estimé le groupe, mettant en avant l’approche participative du programme gouvernemental et la volonté d’élargir le cercle du dialogue avec les différents partenaires représentant l’opposition et les syndicats, ainsi que les opérateurs économiques et les composantes de la société civile.
Le groupe de l’Action progressiste a, pour sa part, relevé que les 5 axes du programme gouvernemental placent l’être humain au cœur des politiques publiques, visant à allier entre efficience économique et justice sociale et à approfondir la dimension écologique des politiques publiques, notant que le concept de la réforme démocratique doit être présent avec force, notamment pour ce qui est du volet relatif aux mécanismes de consolidation de la démocratie, tels le système électoral, la place et le rôle des partis sur l’échiquier politique.
Il a aussi souligné la volonté du gouvernement de préserver les libertés et de poursuivre la réforme du système de la justice, dans le cadre du renforcement de la transparence, de la consécration de la souveraineté de la loi et de l’indépendance du pouvoir judiciaire, relevant la nécessité de poursuivre la consolidation des droits de la femme, de promouvoir le principe d’égalité et d’activer l’Autorité pour la parité et la lutte contre toutes formes de discrimination, de prévoir le lancement d’une politique nationale de lutte contre les femmes et de faciliter leur intégration socio-économique.