Affaire du petit Adnane : Le principal accusé condamné à la peine de mort
Le verdict tombe comme un couperet. Après un long procès, ajourné et reporté à plusieurs reprises, la chambre criminelle près la Cour d’appel de Tanger condamne l’accusé principal, ce mercredi matin, à la peine capitale.
Quatre mois après l’assassinat du petit garçon de 11 ans à Tanger, le violeur et meurtrier, âgé de 24 ans, a été reconnu coupable des chefs d’accusation d’enlèvement, séquestration, attentat à la pudeur et meurtre avec préméditation, par la chambre criminelle près la Cour d’appel de Tanger.
Toutefois, cette condamnation du coupable ne sera certainement pas suivie d’effet, vu qu’aucune condamnation à mort n’a été exécutée depuis août 1993, date à laquelle l’ancien commissaire de police, Mustapha Mohamed Tabit, reconnu coupable de nombreux viols, a été fusillé par un peloton d’exécution. En revanche, cette peine capitale sera éventuellement commuée en détention à perpétuité ou à terme et au fil des années, les réductions de peine auxquelles a droit tout condamné.
Quant aux trois autres individus, poursuivis dans le cadre de cette affaire, ceux-ci ont écopé de 4 mois de prison ferme, pour « dissimulation de crime commis » et « non dénonciation des faits », assortie d’une amende de 1.000 dirhams.
Retour sur les faits
Tout a commencé, le lundi 7 septembre 2020, dans la ville du Détroit, lorsque le petit Adnane est parti acheter des médicaments dans une pharmacie du quartier, approximativement vers 16h30, et n’est plus rentré. Sa maman a pensé qu’il était chez son père, qui tient un restaurant au rez-de-chaussée de la maison. Tandis que, le papa imaginait qu’il était déjà à la maison. Depuis, aucun signe de vie. Quelques heures après, le père a signalé la disparition de son fils à la police. Les dernières images du petit sont celles d’une caméra de surveillance montrant l’enfant accompagné d’un homme, que la famille affirme ne pas connaître. Les éléments d’enquête de la DGSN démontrent que le suspect a entraîné sa victime près du domicile de sa famille.
Cependant, les appels s’étaient multipliés sur les réseaux sociaux pour retrouver Adnane. Dans une tentative de brouiller les pistes, le suspect aurait demandé à la famille de sa victime une rançon contre la libération de l’enfant, de son propre téléphone, en vue de faire croire aux autorités qu’il était toujours vivant afin que l’enquête prenne une tournure différente. Sauf que c’était le détail qui a fait basculer l’affaire, permettant aux enquêteurs de l’identifier rapidement.
Le petit Adnane, 11 ans, a finalement été retrouvé mort vendredi 11 septembre au soir, violé, étranglé et enterré. « Les premiers éléments de l’enquête révèlent que le mis en cause a emmené la victime dans un appartement qu’il loue dans le même quartier résidentiel, l’a agressée sexuellement et commis l’homicide volontaire, au même jour entre 16 heures et 18 heures, avant de procéder à son enterrement aux alentours de son domicile », précise la DGSN.
Le prévenu a été placé en garde à vue, soupçonné « d’homicide volontaire sur un mineur avec attentat à la pudeur », selon la DGSN, et le corps de l’enfant a été transféré à l’hôpital régional de la ville pour autopsie. Les 3 colocataires du principal suspect résidant près du domicile de la victime ont été aussi interpellés et placés en garde à vue. Ces derniers auraient reconnu leur ami sur les images de la caméra-surveillance diffusées sur la toile sans en aviser les services de sécurité.