Algérie : Des peines d’emprisonnement à l’encontre de militants du “hirak”
Trois militants du “hirak”, mouvement populaire de contestation inédit qui a chassé le président Abdelaziz Bouteflika du pouvoir début 2019, ont été condamnés mercredi à des peines de six mois de prison ferme.
Selon le Comité National pour la Libération des Détenus (CNLD), Yasser Kadiri, Saïd Zegar et Khelil Kheyi, trois militants du “hirak”, ont été également condamnés à une amende et dommages et intérêts par le tribunal de Timimoune dans la wilaya d’Adrar (Sud-ouest).
La même source a précisé que M. Kadiri a été condamné à une peine d’un an de prison dont six mois ferme avec requalification des chefs d’accusation de “atteinte à l’unité nationale” à “publication de fausses informations”.
Quant au M. Zegar, il a été condamné à six mois de prison ferme, tandis que M. Kheyi a été condamné à un an de prison dont six mois ferme.
Ils ont été condamnés de même à 30.000 dinars (1 euro = 3,30 dinars) d’amende et 100.000 dinars de dommages et intérêts au Trésor public.
Le parquet du tribunal de Timimoune avait requis cinq ans de prison ferme et 50.000 dinars d’amende à l’encontre des trois accusés.
Une centaine d’Algériens croupissent dans les prisons pour leurs opinions, selon un dernier décompte du Comité National pour la Libération des Détenus.
Ces Algériens sont détenus pour des motifs liés généralement à des publications sur les réseaux sociaux ou en relation avec les manifestations, a précisé le Comité.
D’après la même source, certains d’entre ces détenus, répartis sur 32 wilayas, sont sans procès depuis plusieurs mois.
Dernièrement, le Pacte pour l’Alternative Démocratique (PAD), un rassemblement de différents partis politiques, associations et membres de la société civile en Algérie, avait dénoncé “une répression féroce” des droits de l’Homme dans le pays.
Il s’agit d’”une répression féroce qui n’épargne désormais aucune catégorie de la société : avocats, journalistes, partis politiques, chômeurs et femmes”, ont déploré ce collectif, constitué dans la foulée du mouvement populaire et regroupant notamment le Parti du Travail, le Parti socialiste des travailleurs, le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie, l’Union pour le Changement et le Progrès, le Mouvement Démocratique et Social et le Front des Forces Socialistes, ainsi que la Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l’Homme .
Avec MAP