L’Algérie et les organisations humanitaires doivent assumer leur responsabilité à l’égard des réfugiés syriens sur le territoire algérien
Le ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé des Marocains résidant à l’étranger et des Affaires de la migration, M. Abdelkrim Benatiq, a exhorté, jeudi à Rabat, l’Algérie et le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) à assumer leur responsabilité à l’égard des réfugiés syriens sur le territoire algérien.
M. Benatiq, qui s’exprimait lors d’une rencontre de communication avec des associations et des organisations de la société civiles sur la situation des migrants syriens sur la zone frontalière maroco-algérienne, a mis l’accent sur la responsabilité conjointe et collective de la communauté internationale vis-à-vis des réfugiés syriens, soulignant, à cet égard, la nécessité pour l’Algérie d’être un partenaire en la matière « ce qui n’est pas le cas actuellement ».
S’agissant des 54 ressortissants syriens ayant tenté, entre les 17 et 19 avril courant, d’accéder de manière illégale au Maroc à partir du sol algérien, le ministre délégué a tenu à préciser que ces personnes « se trouvent sur le territoire algérien et non pas sur la frontière » avec le Maroc.
Dans ce contexte, M. Benatiq s’est demandé comment se fait-il que ces réfugiés se déplacent sans le contrôle et la connaissance des autorités algériennes. S’agit-il d’un mouvement migratoire lié à « un contexte politique » ou existe-t-il un groupe spécialisé dans le trafic migratoire qui exploite la situation de ces migrants ?, s’est-il encore interrogé.
Il a fait savoir, à cet égard, que des images satellite démontrent que cette opération « a été organisée par le biais de moyens de transport, ce qui fait qu’il est difficile qu’elle ne soit pas contrôlée par l’Algérie ».
Selon des chiffres des associations de la société civile, 12.000 réfugiés syriens se trouvent sur le territoire algérien, dont 1.500 se préparent pour entrer au Maroc en cas de réussite de la tentative du groupe des 54 réfugiés, a-t-il expliqué, ajoutant que le Royaume, qui n’accepte pas de promouvoir l’immigration illégale et de mettre en péril la stabilité de ses frontières, a décidé de ne pas accepter « ces flux illégaux préparés à l’avance ».
Le Maroc est disposé à recevoir et à examiner les demandes des réfugiés syriens installés en Algérie désirant entrer dans son territoire, mais en prenant en compte les dispositions sécuritaires et la loi de migration au Maroc, a dit M. Benatiq.
Par ailleurs, le ministre délégué a affirmé que le Maroc n’utilise pas le dossier de l’immigration comme élément de pression dans le cadre de l’agenda bilatéral, assurant que le Royaume assume pleinement sa responsabilité en la matière et cherche des partenaires crédibles mais « nos voisins ne sont pas disposés à être des partenaires », a-t-il déploré.
M. Benatiq a, en outre, mis en avant l’importance du partenariat avec les associations de la société civile pour traiter les sujets liés aux Marocains résidant à l’étranger et mettre en place la politique migratoire.
Dans un communiqué, publié samedi dernier, le ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale a affirmé que l’Algérie doit assumer sa responsabilité politique et morale à l’égard de la situation des migrants syriens sur la zone frontalière maroco-algérienne.
Le drame humanitaire que vivent ces populations syriennes ne devrait pas constituer un élément de pression ou de chantage dans le cadre de l’agenda bilatéral, a relevé le ministère.