USA : Dans son premier discours de président, Joe Biden lance un appel à l’unité
Le président américain Joe Biden a réitéré mercredi son appel à « l’unité », lors de son discours d’investiture en tant que 46ème président des Etats-Unis.
« La volonté du peuple a été écoutée”, a déclaré M. Biden quelques minutes après avoir prêté serment, estimant que « l’Amérique a été testée, et nous en sommes sortis plus forts ».
Le président américain, 78 ans, a ainsi exhorté ses concitoyens à « cesser de crier » et de « faire baisser la température », avertissant que « sans unité il ne peut y avoir de paix, juste de l’amertume et de la fureur ».
« Nous devons mettre fin à cette guerre incivile qui oppose rouge et bleu (…), conservateurs contre libéraux », a-t-il martelé à l’heure où le pays, profondément polarisé, est confronté à une double crise sanitaire et économique. M. Biden s’est aussi adressé à ceux qui n’ont pas voté pour lui, indiquant qu’il sera le président de tous. « Les désaccords ne doivent pas mener à la désunion », a-t-il promis.
Le nouveau locataire de la Maison Blanche a évoqué les défis « historiques » auxquels l’Amérique est confrontée, notant que peu d’Américains « ont connu une période plus difficile que celle que nous traversons actuellement ».
« Pour surmonter ces défis, restaurer l’âme et garantir le futur de l’Amérique, il faut bien plus que des mots, on a besoin de la chose la plus insaisissable dans une démocratie, l’unité », a-t-il souligné.
Quelques minutes avant lui, Kamala Harris a prêté serment comme 49ème vice-présidente des Etats-Unis, devenant la première femme et afro-américaine à accéder à ce poste stratégique.
Joe Biden, une figure marquante de la politique américaine, a remporté l’élection particulièrement tendue de novembre dernier, avec la promesse d’unir et réconcilier l’Amérique polarisée et aux prises à de fortes tensions sociales et raciales.
Il succède à Donald Trump qui a quitté tôt la Maison Blanche, boycottant la cérémonie de prise de fonction de son successeur auquel il a tenu à souhaiter « bonne chance » pour assurer « la sécurité et la prospérité de l’Amérique ».
C’est sous tension que les Américains célèbrent l’investiture de Biden dans une capitale fédérale barricadée, avec une présence impressionnante des forces de l’ordre, soit quelque 25.000 éléments déployés pour assurer la sécurité de l’évènement, marqué par l’absence des festivités fastueuses traditionnelles en pareille moment.
Outre la pandémie de la Covid-19 qui frappe le pays de plein fouet, avec un bilan de 400.000 morts, le risque de nouvelles violences, après l’intrusion du 6 janvier au Capitole, a contraint le comité d’organisation à alléger sensiblement le programme de la cérémonie et à limiter drastiquement la présence du public.
Le comité d’organisation n’a autorisé que quelque 2.000 personnes à assister à l’événement, encourageant les Américains à suivre de chez-eux et à participer à des événements virtuels afin de maintenir l’esprit de célébration en évitant les grandes foules en cette période de crise sanitaire. Musique, poésie et danse étaient néanmoins au programme avec la participation de plusieurs stars afin de « rendre hommage aux héros américains en première ligne face à la pandémie ».
( Avec MAP )