La police britannique affirme avoir démantelé une cellule terroriste active
La police britannique a affirmé vendredi avoir démantelé une cellule terroriste active au lendemain de deux opérations distinctes, dont l’arrestation d’un homme armé de couteaux près du parlement de Westminster.
Un peu plus d’un mois après l’attentat qui a fait cinq morts et des dizaines de blessés près du bâtiment, symbole de la démocratie britannique, les arrestations sont « presque quotidiennes », a expliqué Neil Basu, le coordinateur national du contre-terrorisme lors d’une conférence de presse.
Jeudi, deux séries d’arrestations ont eu lieu. Une journée qualifiée « d’extraordinaire » par le responsable du contre-terrorisme.
Dans la soirée, une « opération antiterroriste » dans le nord-ouest de Londres et dans le Kent (sud-est de l’Angleterre) a donné lieu à l’arrestation de quatre personnes et une femme d’une vingtaine d’années a été blessée par balle par la police. Faisant partie des cibles de cette opération, elle a été hospitalisée et placée sous surveillance policière.
Deux autres arrestations ont eu lieu dans la nuit.
Neil Basu a précisé que l’adresse du nord-ouest de Londres était sous surveillance « dans le cadre d’une enquête du contre-terrorisme ». Interrogé pour savoir si l’opération avait permis de déjouer un attentat, il a répondu « oui ».
Toutes les personnes arrêtées sont soupçonnées d’activités terroristes. Il s’agit d’un adolescent de 16 ans, de deux femmes de 20 et 28 ans et de deux hommes de 20 et 28 ans au domicile visé ainsi qu’une femme de 43 ans dans le Kent.
Selon un voisin interrogé par l’agence Press Association, la famille vivant dans la maison était d’origine somalienne.
En début d’après-midi, c’est un homme de 27 ans, qui était sous surveillance après avoir été signalé par des proches, qui a été arrêté près du parlement pour « suspicion de possession d’arme » et « suspicion de préparation et exécution d’acte de terrorisme ».
Interpellé en possession de plusieurs couteaux, il a été placé en garde à vue.
« Tout s’est passé en quelques secondes », a déclaré Niklas Halle’n, un photographe pigiste de l’AFP présent au moment des faits.
L’homme interpellé « avait l’air assez calme », a-t-il ajouté, précisant qu’il n’avait pas dit un mot.
Né à l’étranger, le suspect est de nationalité britannique et aurait grandi dans le quartier de Tottenham, au nord de Londres, selon plusieurs médias.
« Deux perquisitions sont en cours dans le cadre de cette enquête », a précisé Neil Basu.
« Dans les deux cas, je pense que nous avons neutralisé les menaces qu’ils posaient », s’est félicité le responsable du contre-terrorisme.
Mais, « ce sont les communautés qui vont battre le terrorisme et nous dépendons de votre vigilance », a-t-il ajouté, appelant la population à continuer de signaler tout comportement suspect.
Selon les médias britanniques, l’homme arrêté près du parlement était surveillé par la police depuis des semaines après le signalement de proches ce qui a permis aux policiers du contre-terrorisme de l’arrêter avant qu’il ne passe à l’acte.
Ces arrestations interviennent quelques semaines après qu’un homme a foncé dans la foule avec son véhicule sur le pont de Westminster, qui enjambe la Tamise face à Big Ben, avant de poignarder mortellement un policier devant le Parlement.
Cette attaque perpétrée le 22 mars avait fait cinq morts. Son auteur, Khalid Masood, un citoyen britannique converti à l’islam, avait été abattu par la police. Douze personnes avaient été arrêtées dans la foulée, mais avaient toutes été relâchées sans poursuites.
L’attentat avait été revendiqué par le groupe jihadiste Etat islamique (EI) mais Scotland Yard a dit ne pas avoir « trouvé de preuve d’une association » de Masood avec l’EI ou Al-Qaïda.
Depuis août 2014, le niveau d’alerte terroriste au Royaume-Uni a été fixé à « grave », le quatrième échelon sur une échelle qui en compte cinq, et il n’a pas été modifié par l’attentat de mars ou ces derniers événements.