Ferroviaire: l’État français va soutenir Eurostar
L’État français va soutenir la compagnie transmanche Eurostar, durement impactée par les répercussions de la pandémie du Covid-19, en lien avec le gouvernement britannique, a indiqué, jeudi, le ministre délégué chargé des Transports, Jean-Baptiste Djebbari.
« L’État sera présent aux côtés d’Eurostar », détenue notamment à 55% par la Société française des chemins de fer (SNCF) et à 40% par le consortium Patina Rail, de manière à maintenir cette « liaison stratégique entre nos deux pays », a déclaré le responsable devant la commission du développement durable de l’Assemblée nationale.
« Nous sommes en train de travailler en lien avec les Anglais à des mécanismes d’aide proportionnés au prorata de l’implication de chacun dans Eurostar, de manière à pérenniser sur le plan financier le modèle économique » de la compagnie, a-t-il ajouté, faisant état de discussions à ce sujet « depuis de nombreuses semaines » avec son homologue britannique.
« Nous poserons, quand le temps sera venu, les principes et les modalités de soutien, qui passeront très certainement par la SNCF », a ajouté le responsable.
Durement touchée par les répercussions de la pandémie du Covid-19, la compagnie avait prévenu qu’elle pourrait se retrouver en cessation de paiement à la fin du printemps si les gouvernements britannique et français ne viennent pas à sa rescousse.
Son directeur général, Jacques Damas, avait déclaré, en début de semaine, que cette cessation de paiement pourrait intervenir « quelque part dans le deuxième trimestre, plutôt dans la deuxième moitié du deuxième trimestre », alors que la société a perdu 82% de son chiffre d’affaires l’an dernier par rapport à 2019.
Depuis le début de l’année, le transporteur ferroviaire, dont le chiffre d’affaires a été divisé par vingt du deuxième au quatrième trimestre, ne fait plus circuler qu’un aller-retour Londres-Paris et un Londres-Bruxelles-Amsterdam par jour, qui sont vides à 80%.
Dans le sillage de cette crise, Eurostar, qui a pris nombre de mesures visant notamment à réduire drastiquement ses coûts, a fait appel aux gouvernements français et britannique pour participer à son sauvetage.
Eurostar voudrait, d’après les médias français, accéder aux mêmes prêts garantis par l’Etat que les compagnies aériennes ainsi qu’une réduction temporaire sur les péages acquittés pour faire circuler ses trains.
( Avec MAP )