Comment le conflit du Sahara marocain est devenu une guerre algérienne de bluff et de novlangue trompeuse
Hassan Alaoui
La bonne nouvelle ! Ainsi donc, le polisario a-t-il lancé des missiles contre des positions des Forces Armées Royales du Maroc et ciblé des véhicules de transport qui traversaient le poste-frontière de Guerguérate ! Ainsi donc cette zone tampon est-elle sous le coup de boutoir des héroïques combattants du polisario qui défont les « forces d’occupation du Sahara occidental ».
Ainsi donc la stratégie suicidaire des commanditaires d’Alger, fomente-t-elle le nouveau scénario-catastrophe destiné à pousser les uns au feu de la guerre et les autres à saboter les efforts de l’ONU pour mettre en place la solution politique que la communauté mondiale encourage bon an, mal an…
Les propagandistes d’Alger, qui servent de caisse de résonance, aux séparatistes comme à leur habitude, ne se sont pas fait faute d’annoncer sur un ton triomphal l’agression, relayés aussi vite par la chaîne France24, qui croit faire son miel avec les ragots et les fake-news algériens. A telle enseigne que, le journalisme couché aidant, elle donne la parole au sieur Sidati qui nous ressert la même soupe sans prendre la peine de recueillir la voix contraire du Maroc comme le prescrit l’éthique de notre métier.
Pourquoi les propagandistes du polisario ont choisi de monter au créneau ? La réponse va de soi, en effet, car les événements que nous vivons sur la scène régionale sont inhérents à un contexte international inédit. A peine trois jours après la prise officielle de ses fonctions à la Maison par Jospeh Robinette Biden , les « stratèges » d’Alger ont concocté le scénario classique de la pression et le jeu morbide d’influence. Autrement dit, rappeler l’existence d’un polisario au bon souvenir d’un président à peine installé dans ses maroquins qui n’en a cure, préoccupé plutôt par une série de questions majeures : la réconciliation de l’Amérique divisée et déchirée, la pandémie qui , selon ses propres termes, a tué plus d’Américains que la deuxième guerre – ou toute autre guerre – n’en a fait, gérer ensuite ce projet funeste , assurément voué à l’échec, « d’empeachment » de son prédécesseur Donald Trump diligenté sous la houlette d’une acariâtre Nancy Pelosi résolue à en découdre avec ce dernier , mettre en œuvre une véritable gestion de la pandémie de la Covid-19 qui ravage les Etats-Unis et sur laquelle il tablé pour gagner les élections présidentielles du 3 novembre dernier, organiser les retours de son pays dans les grands accords internationaux qui leur assuraient peu ou prou sinon leur suprématie, à tout le moins leur présence.
Le polisario et ceux qui le soutiennent – sont-ils combien à vrai dire ? – se foutent le doigt dans l’œil s’ils continuent à fantasmer sur un retour par Biden de la décision de son prédécesseur. Le nouveau président des Etats-Unis l’eût-il souhaité voire voulu à tout prix qu’il retournerait la question à plusieurs reprises dans un contexte dominé par une polémique inattendue : celle de sa capacité à conduire son mandat jusqu’au bout et, nolens volens, à faire face paradoxalement à la vague montante d’un trumpisme sans Trump où le spectre de ce dernier dominera à coup sûr la scène.
La propagande du polisario, alimentée de fake-news et de ragots ne fait certainement pas la politique étrangère à Washington, tracée par un Bilken et un Biden attachés aux sacro-saints du droit et du respect des engagements. Que l’Algérie et ses stipendiés s’efforcent encore et toujours de propager des mensonges sur de prétendues opérations militaires dans une zone pacifiée sans coup férir par les FAR un certain 13 novembre, nous donne la mesure de l’étiologique débandade politique qui les frappe.
On imagine que le bluff sur les missiles – fournis par Alger et le Hezbollah – , la menace récurrente de reprise d’agressions contre le Maroc, celle de la risible démonstration de force de troupes conduites par le général Chengriha à proximité de la frontière du Royaume, les déclarations tonitruantes voire guerrières pour chauffer à blanc une armée à court de motivation, l’irascible répression lancée pour faire taire le Hirak…enfin tout ce tintamarre éculé participe d’une gestion tremblotante des événements qui met à nu à la fois l’incapacité du pouvoir militaire algérien et son tropisme antimarocain. Comparaison, n’étant jamais raison, il nous rappelle cette image métaphorique inversée qui remonte à 13 siècles avant Jésus Christ , des Trompistes de Jéricho assaillant le Mur de la ville , sauf qu’il ne s’agit pas ici, à Guerguerate, de combat de libération juste à l’instar de celui de la ville de Canaan mais d’agression pure et simple contre le Maroc. Sauf que le polisario n’incarne nullement le combat digne de liberté , sauf enfin que le Mur du Maroc ne tombera jamais…
Il convient de souligner que le conflit du Sahara est plus que jamais un conflit direct et frontal entre le Maroc et l’Algérie. Aucune éclipse à cette vérité lancinante ne viendra modifier la loi. Tant d’acharnement et de mépris envers le Maroc, toute une stratégie fielleuse mise en place, développée depuis bientôt cinquante, nourrie de mensonges et d’affabulations ne peuvent justifier la haine du pouvoir militaire algérien que la communauté internationale saisit désormais bel et bien. Il en va de la jalousie perfide au ressentiment archaïque, il en va également de ce qu’on appelle en psychanalyse le pathos de dirigeants en mal de puissance, illégitimes à force de perdurer, masques de fer dont la qualité première est , à plus ou moins long terme, de détruire les idéaux du Maghreb, le rêve de ses peuples, l’avenir de ses jeunes…