Le soutien de l’Algérie à un mouvement séparatiste contre un pays voisin est un « grand péché »
L’activiste algérien Oualid Kébir a souligné que le soutien de l’Algérie à un mouvement séparatiste contre un pays voisin est un « grand péché » ayant pour objectif de « servir des agendas coloniaux ».
Dans une lettre ouverte adressée au président du mouvement algérien « El Bina », Abdelkader Bengrina, en réaction à une publication sur le Traité d’amitié de bon voisinage et de coopération signé le 15 janvier 1969 à Ifrane entre le Maroc et l’Algérie, l’analyste estime que l’Algérie est censée être le premier pays à soutenir le Maroc dans le dossier du Sahara, que les Algériens considéraient comme marocain conformément à la même ligne de conduite de la logique et de l’histoire.
Il a affirmé que le soutien à un mouvement séparatiste contre un pays voisin est un « acte maladroit » et un « grand péché » visant à porter atteinte aussi bien à l’Algérie elle-même et à son avenir, qu’à celui de la région Maghrebine dans son ensemble.
Il a ajouté, en s’adressant encore à Bengrina, que le Maroc n’a jamais ni représenté une menace pour la souveraineté de l’Algérie, ni attaqué ses territoires après la signature du traité d’Ifrane.
« Le régime dans notre pays a, à contrario, abrité sur son territoire un groupe séparatiste, (…) et soutenu le -Polisario- avec des armes et du matériel et lui a autorisé de mener des attaques contre le Maroc depuis les territoires algériens », a-t-il dénoncé.
La lettre a souligné qu’il s’agit d’une violation flagrante du Traité d’Ifrane, en particulier ses quatrième et cinquième articles, et d’un déni aux concessions faites par le Maroc en reconnaissant les frontières en 1972.
« Qui est l’agresseur alors M. Bengrina ? N’est-ce pas le régime en Algérie ? De quelle autodétermination parliez-vous ? Ne s’agit-il pas d’une contradiction entre votre approche islamique qui défend l’unité de la nation, d’une part, et l’appel à la division d’un pays musulman voisin, d’autre part ? Vous ne vous rendez pas compte que toute le monde arabe et islamique, sauf l’Algérie, soutient le Maroc et son intégrité territoriale ? Vous croyez qu’ils ont tous tort, sauf nous, les Algériens?? », s’est-il interrogé.
Il a noté que « le régime au pouvoir en Algérie ne se soucie ni du sort de ces populations des camps de Tindouf et ni de celui des peuples de la région qui se sont lassés de voir que leur espace maghrébin reste paralysé ».
Il a ajouté que malheureusement l’Algérie ne se soucie non plus de son avenir et son intégrité territoriale, expliquant que « le soutien à un mouvement séparatiste hors de ses frontières favorisera, de point de vue logique, l’émergence de mouvements séparatistes à l’intérieur du pays ».
Dans ce sens, il a appelé Bengrina à tirer profit des leçons de l’Histoire pour bâtir l’avenir, faisant savoir que le Maroc n’est pas un ennemi ou un simple voisin mais un pays frère.
Le militant algérien a évoqué les différentes étapes historiques au cours desquelles le Maroc a soutenu la révolution algérienne, à commencer par le Sultan Moulay Abderrahmane, qui a dénoncé l’intervention militaire française contre ce pays maghrébin et encore la décision de feu Sa Majesté le Roi Mohammed V de soutenir les Algériens pour récupérer leur indépendance.
Et de noter: « le colonialisme français a tenté de courtiser le Roi du Maroc afin de renoncer à son soutien à la résistance en échange de la relance des négociations sur les territoires marocains spoliés, mais feu Sa Majesté le Roi Mohammed V a rejeté avec véhémence cette offre et a continué à soutenir la révolution ».
Il a noté qu’un accord a été conclu entre le Maroc et le gouvernement intérimaire algérien pour reporter les discussions sur la question des frontières après l’indépendance de l’Algérie, mais le destin a voulu que SM le Roi Mohammed V décède un an avant l’indépendance de ce pays.
Il a aussi mis l’accent sur le traité de Lalla-Maghnia qui fixe la frontière entre le Maroc et l’Algérie française, dans une région s’étalant de Saïdia au nord à Tenïet-el-Sassi au Sud, précisant que les habitants des autres régions s’étendant vers le Sahara ont toujours entretenu des liens juridiques d’allégeance avec les Sultans du Maroc, et administratifs à travers les dahirs de nomination des Caïds, dont Idris ben Kouri qui dirigeait la région de Touat.
Il a aussi fait savoir que les habitants de Tindouf, dont le dernier chef était un pacha nommé par Dahir royal, avaient refusé en 1962 de participer à un référendum organisé par la France leur demandant de choisir entre « l’Algérie française » ou leur indépendance, revendiquant plutôt leur attachement à la nationalité marocaine.
Selon lui, le régime algérien au pouvoir n’a pas apprécié à sa juste valeur les concessions faites par le Maroc en échange de la paix et du bon voisinage.
L’ancien président Boumediene a commis un « péché » en rompant le pacte qu’il avait conclu avec feu SM le Roi Hassan II, lors de la signature du traité de délimitation des frontières en 1972.
L’auteur a indiqué avoir rappelé ces étapes de l’histoire pour dévoiler l’ampleur du péché que le régime algérien a commis envers le Maroc, qui a fait de grandes concessions et a agi avec sagesse, « mais nos dirigeants étaient arrogants et vivaient dans le déni de la réalité et des sacrifices consentis ».
( Avec MAP )