Le vaccin Oxford/AstraZeneca a une efficacité de 10% contre le variant sud-africain

Le vaccin développé par le laboratoire suédo-britannique AstraZeneca, en partenariat avec l’université d’Oxford, offre seulement 10% de protection contre le nouveau variant de Covid-19, découvert pour la première fois en Afrique du Sud, selon le responsable d’une étude réalisée par l’Université du Witwatersrand à Johannesburg.

S’exprimant sur les ondes de BBC Radio 4, le professeur en vaccinologie Shabir Madhi, qui a dirigé cet essai, explique que cette étude à petite échelle n’a montré que « très peu de protection contre les infections légères à modérées » par le variant sud-africain, estimant toutefois que le vaccin offrirait « en théorie » une protection « significative » contre des infections plus graves par Covid-19.

« Les résultats que nous discutons maintenant par rapport au variant sud-africain montrent une efficacité de 10% », a-t-il déclaré, expliquant que cela reste « bien loin de la barre de 60% » exigée pour déterminer l’efficacité d’un vaccin.

« Ce que les résultats de l’étude nous montrent vraiment, c’est que dans un groupe d’âge relativement jeune avec une très faible prévalence de morbidités telles que l’hypertension et le diabète, le vaccin ne protège pas contre les infections légères à modérées », a-t-il précisé.

Interrogé sur la question du report de la deuxième dose du vaccin, Madhi a expliqué que l’efficacité du produit AstraZeneca/Oxford était de 75% après une seule dose, mais « cela était avant l’apparition du variant sud-africain ».

Il a aussi noté que d’autres études de laboratoire ont confirmé que « non seulement les anticorps sont efficaces pour protéger contre les maladies graves, mais aussi l’immunité des lymphocytes T ».

Après la publication par l’Université du Witwatersrand des résultats de cette étude, l’Afrique du Sud a suspendu temporairement dimanche son programme de vaccination contre le Covid-19, qui devait démarrer dans les prochains jours avec un million de vaccins développés par l’université d’Oxford et AstraZeneca.

Réalisée auprès de 2.000 volontaires âgés en moyenne de 31 ans, cette étude ne « permet pas de statuer » sur l’efficacité du vaccin contre les formes graves de la maladie, les hospitalisations et les décès « car la population ciblée était à faible risque », selon un communiqué de l’Université.

De son côté, Sarah Gilbert, membre de l’équipe qui dirige le développement de ce vaccin à l’Université d’Oxford, a reconnu dimanche « l’efficacité limitée » de ce produit contre le variant apparu en Afrique du sud, soulignant qu’il « ne réduit peut-être pas le nombre total de cas, mais protège quand même contre les décès, les hospitalisations et les formes graves ».

( Avec MAP )

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