M. Naciri met en évidence à Bamako la longue tradition de tolérance religieuse et spirituelle du Maroc
Le Maroc est connu par sa longue tradition de tolérance religieuse et spirituelle comme on atteste l’harmonie de la coexistence des mosquées, églises et synagogues sur l’étendue du territoire national, a souligné, vendredi à Bamako, l’ambassadeur du Royaume au Mali, Hassan Naciri.
Puisant dans cette culture millénaire, le Maroc ne cesse de promouvoir le dialogue interreligieux et interculturel et lutte contre toutes les formes d’extrémisme, a affirmé M. Naciri qui intervenait en sa qualité de doyen du corps diplomatique accrédité à Bamako, à la cérémonie de clôture de l’ « Autre Forum » qui s’est déroulé dans la capitale malienne sous le thème « Etat, Citoyenneté, religions et laïcité : état des lieux, enjeux et perspectives au Mali ».
Rappelant la publication, en janvier 2016, de la déclaration de Marrakech sur les droits des minorités religieuses dans le monde musulman, le diplomate a souligné que l’Islam est la religion d’Etat au Maroc depuis le VIIIème siècle et que SM le Roi, Chef de l’Etat et Commandeur des Croyants, « se porte garant du libre exercice des cultes ».
« Cette centralité de Sa Majesté le Roi aux niveaux politiques et religieux est une singularité du Royaume Chérifien dans le monde musulman », a-t-il dit.
Le diplomate marocain a cité, à ce propos, SM le Roi Mohammed VI qui a souligné dans son discours à l’occasion de la visite au Maroc du Pape François en Mars 2019, qu’« en tant que Commandeur des Croyants, je ne peux parler de Terre d’Islam, comme si n’y vivaient que des musulmans. Je veille, effectivement, au libre exercice des religions du Livre et je le garantis. Je protège les juifs marocains et les chrétiens d’autres pays qui vivent au Maroc ».
Dans ce contexte, a poursuivi M. Naciri, la citoyenneté est gérée d’abord dans le cadre de la constitution, des libertés publiques et de la solidarité qu’implique l’appartenance à un Etat-Nation, notant que le « débat est ouvert de manière permanente pour reconstituer les consensus, recoudre le tissu social et s’adapter aux exigences de la vie contemporaine sans renier les bases fondamentales et historiques de la culture qui ont forgé notre personnalité ».
Quant à la relation entre religion et politique, le Souverain a tranché le 30 Juillet 2004 quand il a affirmé : « une nette séparation doit être faite entre le religieux et le politique, eu égard à la sacralité des dogmes véhiculés par la religion et qui doivent, de ce fait, être à l’abri de toute discorde ou dissension, d’où la nécessité de parer à toute instrumentalisation de la religion à des fins politiques ».
Revenant sur le thème de la rencontre, le diplomate marocain a mis en évidence l’actualité et la pertinence avérée des questions soulevées qui revêtent, en particulier au Mali, a-t-il dit, une grande pertinence au regard de nouveaux enjeux et des défis autour de la paix et de la cohésion sociale, focus de toutes les politiques publiques et de la coopération internationale.
Organisé en prélude du Forum de Bamako, prévu au mois de mai, dans la capitale malienne, l’ « Autre Forum » vise à proposer des pistes de solutions à des facteurs qui demeurent importants pour l’équilibre de l’Etat malien.
Quel sens peut-on donner à la laïcité dans un pays comme le Mali ?, quels en sont les enjeux ? et comment préserver et renforcer la tolérance inter et intra religieuse et communautaire ?, figurent parmi les questions abordées par les participants à la rencontre.
Avec MAP