Le Maroc réitère son attachement au mandat de la Conférence du Désarmement
Le Maroc a réitéré mercredi son attachement au mandat de la Conférence du Désarmement (CD), tout en réaffirmant son soutien à une participation élargie aux travaux de la Conférence à tous les Etats membres des Nations Unies qui le souhaiteraient.
S’exprimant lors du segment de Haut niveau de la CD, l’ambassadeur représentant permanent du Maroc à Genève, Omar Zniber, a souligné l’importance de Conférence du Désarmement, » en tant qu’instance multilatérale unique pour la négociation dans le domaine du désarmement qui est l’un des piliers fondateurs de l’Organisation des Nations Unies ».
Dans cet esprit, le Royaume « en a toujours fait un élément prioritaire dans sa politique étrangère, en organisant, abritant, et prenant part, activement, à de nombreuses réunions et conférences internationales, sur les thématiques d’importance pour la communauté internationale », a-t-il poursuivi, notant que ce rôle constructif du Maroc est salué par toutes les délégations, eu égard au pragmatisme et à l’esprit de compromis qu’il prône.
Pour l’ambassadeur, cette implication est l’émanation d’un sentiment d’engagement responsable, en faveur de la paix et de la sécurité régionale, continentale et internationale.
Il a relevé dans ce sens que le Royaume est un acteur sollicité pour ses contributions diverses et parfois majeures sur le plan régional, comme c’est le cas en Libye, au Sahel et en Afrique de manière globale, à travers, entre autres, la participation aux Opérations de Maintien de la Paix, mais aussi sur toutes les questions d’ordre thématique, essentielles, telles que la lutte antiterroriste et la lutte contre la criminalité organisée, mais aussi contre le trafic d’armes.
« Aujourd’hui encore, les enjeux d’antan ne sont pas totalement dépassés, et vous en conviendrez avec moi, ils ont même pris des dimensions plus importantes et plus difficiles à cerner, » a-t-il soutenu, faisant remarquer qu' »aux menaces induites par les armes nucléaires, biologiques et celles des armes classiques, se sont additionnés des risques nouveaux, en lien avec le développement technologique et à l’intelligence artificielle qui nous mettent face à des défis en mutation continue ».
La course à l’armement dans l’espace extraatmosphérique, le développement des missiles supersoniques ou autres technologies de pointe augmentent les risques et maintiennent « l’équilibre des puissances » à une marge très réduite, qui sert de justificatif aux tendances de militarisation, contraire à la mission de la Conférence qui est celle de réduire ce genre de risques, a-t-il enchainé.
M. Zniber a indiqué, à cet égard, que le Maroc se félicite, à l’instar de l’ensemble de la communauté internationale, de l’accord marqué par les Etats Unis d’Amérique et la Russie, en vue de reconduire le traité « New Start ». « Bien qu’étant insuffisant, à lui seul, pour garantir une stabilité durable entre ces deux grandes puissances nucléaires, il représente le gage d’une volonté commune de ne pas laisser s’estomper les avancées réalisées », a-t-il noté.
Selon l’ambassadeur, « il est impératif, plus que jamais, de conclure des accords multilatéraux, juridiquement contraignants, et permettre à la Conférence du Désarmement de renouer avec son mandat initial, et de militer pour qu’elle ne bascule pas, davantage, vers une situation de blocage qui en ferait, uniquement, un forum d’échange et de débat. La situation de léthargie des deux dernières décennies ne peut se poursuivre encore, non pas par choix, mais par nécessité ».
Le Maroc se réjouit aussi, a-t-il souligné, « d’avoir pris part dans cette instance, avec persistance et engagement, aux négociations ardues qui ont abouties à l’interdiction des armes chimiques et des essais nucléaires qui demeurent, aujourd’hui, des pierres angulaires du système de sécurité international et constituent un arsenal juridique puissant pour la communauté internationale ».
Le Traité de Non-Prolifération des armes nucléaires est, à ce jour, l’instrument le plus avancé que la communauté internationale ait pu négocier, malgré toutes ses imperfections et les critiques pouvant lui être adressées, a fait remarquer le diplomate, précisant que « le Maroc y attache une importance capitale et l’ensemble des Etats parties ont le devoir d’en respecter les dispositions, notamment l’article VI, portant sur le désarmement nucléaire général et complet. »
Après avoir souligné que le programme de travail de cette instance doit, certes, concilier entre les enjeux stratégiques de tous les Etats membres, et la réalité de la menace que nous impose le contexte international empreint d’instabilité et de méfiance, il a noté que le Maroc encourage, à cet effet, une priorisation des questions essentielles, en accordant la primauté aux thématiques qui ont atteint un niveau de maturité, ces dernières années, tout en tenant évidemment compte des points de divergence entre les différentes délégations.
Pour atteindre cet objectif et ne pas privilégier la simplicité des accords bilatéraux uniquement, le concours de tous les Etats membres des Nations Unies est souhaitée et encouragée, en vue de bénéficier d’une vision diversifiée, inclusive et globale, a-t-il poursuivi, relevant que « les comportements incompréhensibles de certaines délégations qui empêchent la participation d’Etats en tant qu’observateurs, tendent à politiser notre instance et en réduire la pertinence. »
( Avec MAP )