Une ONG algérienne dénonce « le recours à la répression » pour empêcher les manifestations pacifiques
Le Rassemblement Actions Jeunesse (RAJ), une organisation algérienne de défense des droits de l’Homme, a dénoncé le recours du pouvoir en Algérie à « la répression pour tenter d’empêcher les manifestations pacifiques ».
Dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux, le RAJ a dénoncé « le harcèlement sécuritaire et le recours à la répression et l’arrestation de dizaines de manifestants pour tenter d’empêcher les manifestations pacifiques ».
Le RAJ, une association agréée en 1993, très active dans le hirak, a fait savoir que la répression a ciblé les manifestations du hirak, organisées à travers de nombreuses régions du pays, malgré l’interdiction des rassemblements pour raisons sanitaires, appelant à la « vigilance et à la prudence pour maintenir la mobilisation pacifique ».
« Les algériennes et algériens étaient au rendez-vous pour le 1er vendredi de la troisième année de leur lutte et de la révolution du 22 février. Ils sont sortis dans de nombreuses wilayas du pays où ils ont exprimé leur détermination et adhésion à la lutte pacifique pour le changement du système corrompu et la construction d’un Etat de droits et de libertés et justice sociale », a écrit le RAJ dans ce communiqué.
En outre, le RAJ a salué « la résilience des algériens pour poursuivre leur lutte pacifique afin de concrétiser leurs revendications légitimes et restaurer la souveraineté populaire sur les institutions de l’Etat et ce, malgré les restrictions de sécurité, les arrestations et les tentatives de démantèlement de la révolution populaire ».
RAJ a appelé « toutes les forces vives de la société, fidèles aux principes du hirak, à se rallier et à resserrer les rangs et à prendre l’initiative de traduire les revendications populaires en un pacte politique afin de résoudre la crise politique, de sortir de l’impasse dont le pays souffre et donner une âme nouvelle à la lutte populaire ».
Après un an d’arrêt, Covid oblige, des milliers d’Algériens sont descendus dans la rue, vendredi, marquant un retour spectaculaire des marches hebdomadaires du hirak.
La Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH) avait fait état de près de 500 personnes interpellées dans une vingtaine de wilayas.
Amnesty International a dénoncé, quant à elle, cette semaine, « une stratégie délibérée des autorités algériennes visant à écraser la dissidence ».
Il s’agit d’ »une stratégie qui vient contredire leurs promesses en matière de respect des droits humains », a constaté Amnesty International.
Pour sa part, la Haute-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme, Michelle Bachelet, a invité le gouvernement à continuer sur la voie du dialogue et à « immédiatement libérer tous ceux détenus pour avoir participé pacifiquement à des manifestations ».
Avec MAP