L’avenir est aux e-commerçants transfrontaliers
Le e-commerce transfrontalier est en constante évolution dans le monde. Il a, toutefois souffert à cause des restrictions imposées dans les frontières. Mais il semble que durant la période de crise sanitaire, il a pris un nouvel élan qui lui a permis de connaître un essor important.
En effet, durant cette période de crise, les achats en ligne ont explosé. En quelques clics, les e-commerçants peuvent tout commander à des prix concurrentiels et des procédures d’importation et de livraison simplifiées. Prenons l’exemple des produits fabriqués en Chine ou en Europe, ils sont très recherchés par les commerçants et les consommateurs, en raison de leurs bas prix et leur diversité.
Selon une enquête réalisée en 2020 auprès des consommateurs sur les marchés du Brésil, de la Chine, de l’Inde, de l’Indonésie, du Mexique, de la Russie, de l’Arabie saoudite, de l’Afrique du Sud et de la Turquie, une partie importante du marché est captée par la Chine. Le e-commerce connaît ainsi une croissance très rapide. En France, les achats transfrontaliers ont grimpé.
Au Maroc, il ne s’agit encore que d’un marché prometteur, quant à la commercialisation en ligne. Et selon le classement 2019 de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement, le Royaume n’occupe que la 7ème place en Afrique en matière de e-commerce. L’appétit pour les achats en ligne est depuis, allé en grandissant. En 2019, l’on rappellera que les sites de vente en ligne, Aliexpress et Amazon, ont été les plus visités, suivis par plusieurs autres spécialisés dans la vente et l’achat en ligne qui, entre temps, ont vu le jour au Maroc pour satisfaire les besoins des consommateurs, tels que Jumia, Hmizate, Hmall…
Plusieurs commerçants et grossistes au Maroc passent leurs commandes en ligne
Plusieurs entreprises au Maroc ont commencé à s’habituer aux achats en ligne auprès des vendeurs étrangers, mais les barrières commerciales élevées et la multiplication des formalités administratives freinent le développement de ce concept.
En outre, l’absence de système de paiement en ligne et les difficultés logistiques étaient également un obstacle pour le développement de ce type de commerce au Maroc. Dans ce sens, plusieurs plateformes, comme AliExpress et Amazon ont lancé des services de livraisons des commandes au Maroc. Le Centre monétique interbancaire (CMI), pour sa part, a annoncé tout récemment l’acceptation e-commerce des cartes bancaires UnionPay chez ses e-marchands. Cette nouvelle fonctionnalité offre plus de 9 milliards de cartes bancaires UnionPay dans le monde aux e-consommateurs des produits ou services commercialisés par les e-commerçants marocains (hébergement, billets d’avion, artisanat, location de voiture, shopping, etc.), avait fait savoir, à ce sujet, le CMI. Et le Centre de faire également savoir que les clients disposant de cartes bancaires UnionPay pourront également acheter des produits et services marocains sur internet depuis n’importe quel pays dans le monde. Aujourd’hui, le CMI travaille sur le développement des paiements B2B transfrontaliers avec la Chine, afin de faciliter l’importation et l’exportation entre les deux pays.
Par ailleurs, pour faciliter les procédures d’achat en ligne, l’Office des Changes a fait un effort, au profit des e-commerçants en relevant la dotation du commerce électronique pour les personnes physiques de 10.000 à 15.000 DH. Et ce, pour pouvoir utiliser les cartes pour les achats en ligne. Répondant à une question de Maroc Diplomatique, lors d’une conférence de presse organisée par la Confédération Générale des Entreprises Marocaines le jeudi 11 février 2021, Chakib Alj, Président de la CGEM, a indiqué que leur commission numérique travaille sur le sujet. «On travaille en étroite collaboration avec l’Apebi pour pouvoir sortir avec des propositions concrètes. Ce secteur a pris un essor extraordinaire avec la pandémie. Il s’est développé d’une façon vertigineuse partout dans le monde», a-t-il précisé.
Zlecaf, une opportunité à saisir pour développer le e-commerce au Maroc
Le commerce transfrontalier commence à bouger en Afrique. Le continent pourrait, en effet être une terre fertile pour les e-commerçants transfrontaliers. Ce type de commerce représente en Afrique de l’Ouest, selon des statistiques de l’Union africaine (UA), entre 20% et 75% du commerce intra régional indépendamment des pays. Lors d’un sommet, les dirigeants africains se sont accordés sur le 1er janvier 2021, pour le début des échanges, comme prévu dans l’Accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) et ont demandé aux institutions africaines de fournir un soutien technique et financier pour sa mise en œuvre. «Nous appelons les femmes, les jeunes, les entreprises, les syndicats, la société civile, les commerçants transfrontaliers, les universités, la diaspora africaine et d’autres parties prenantes à se joindre à nous en tant que gouvernements dans cet effort historique de créer l’Afrique que nous voulons en accord avec l’Agenda 2063 de l’Union africaine», ont déclaré les dirigeants.
Pour le Maroc, les échanges commerciaux lancés dans le cadre de cet accord constituent une étape importante dans le développement du marché commercial dans le continent qui comprend 1,2 milliard de consommateurs actuellement et de près de 2,5 milliards en 2050.
Le e-commerce transfrontalier au Maroc, modèle pour lutter contre les fraudes
Développer le e-commerce pourrait être une solution efficace pour réduire la contrebande. Avec les différentes préférences de paiement qu’il propose, ce pan de commerce permettrait de reculer la fraude et la contrebande au Maroc. Le Royaume œuvre actuellement au renforcement des offres d’exportations et d’importations digitales; et ce, sous les Hautes Orientations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui appelle depuis toujours à faire de la technologie un pan fondamental des différentes stratégies adoptées.