La posture « hypocrite » de l’Allemagne vis-à-vis du Maroc épinglée par l’agence de presse américaine « Bloomberg »
Par Hassan Benali
Le 1er mars 2021 vers 19h, une lettre signée par le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita, commence à faire son petit bout de chemin sur les réseaux sociaux, au point de devenir, quelques minutes plus tard, le sujet de prédilection des internautes marocains, locaux et internationaux, qui n’ont pas cessé de s’interroger sur sa substance.
Cette substance, en l’occurrence, édifiait sur la volonté du Maroc de suspendre, purement et simplement, tout contact avec l’Ambassade d’Allemagne à Rabat, ainsi qu’avec les organismes de coopération et les fondations allemandes qui lui sont liés… rien que ca !
A ce moment là, les questions qui revenaient en abondance sur « Twitter », « Facebook », « Instagram » et même sur la messagerie instantanée « WhatsApp » sont : Quoi ? Qui ? Où ? Comment ? Pourquoi ?… avec toujours le même constat unanime, à savoir : « WOW ».
En effet, il n’est pas récurrent qu’un pays, aussi puissant soit-il, prenne le taureau par les cornes et tienne tête à l’Allemagne qui, rappelons-le, n’est rien de moins que la quatrième puissance économique mondiale et la première au niveau européen.
les internautes ont essayé d’expliquer cette prise de position marocaine en invoquant tout un tas de raisons probables, que ce soit à travers l’ingérence des fondations politiques allemandes au Maroc, à l’instar de la Heinrich-Boll-Stiftung de Bauke Baumann, voire une possible colère de Rabat quant à la gestion, par l’Allemagne, du cas de l’ex-détenu salafi-jihadi, Mohamed Hajib, qui, après avoir purgé une peine d’emprisonnement pour ses activités terroristes, est devenu, du jour au lendemain, un youtubeur « Routini Lyawmi », qui s’enrichit, depuis Duisbourg, sur le dos du peuple marocain, en faisant commerce de la liberté d’expression et en portant gravement atteinte aux institutions nationales de son pays d’origine.
Mais c’est bien l’agence de presse américaine « Bloomberg » qui percera le secret de cette brouille, dans un article publié, le 02 mars 2021, par le journaliste de renom et ancien collaborateur du « Time Magazine », Bobby Ghosh, ayant pointé du doigt l’hypocrisie de l’Allemagne et de l’Union Européenne en général, qui se permettent d’entraver la bonne marche du Maroc dans le cadre du dossier du Sahara, tout en s’évertuant à faire du business avec Rabat dans le sud marocain.
Pour l’auteur, cette montée au créneau de la part de la diplomatie marocaine vis-à-vis de l’Allemagne n’a fait qu’exposer le double jeu malsain de Berlin, qui n’hésite pas à invoquer le droit international pour défendre l’autodétermination du peuple sahraoui, mais ne trouve, néanmoins, aucun scrupule à détourner le regard lorsqu’il est dans son intérêt de faire affaire avec le Royaume.
Effectivement, Bobby Ghosh a rappelé que récemment encore, alors que l’Allemagne s’activait pour saper les efforts du Maroc, en allant jusqu’à dénoncer, publiquement, la reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara, la société allemande « Siemens AG » (spécialisée dans les secteurs de l’énergie, de la santé, de l’industrie et du bâtiment) venait de célébrer l’obtention d’un marché fructueux d’éoliennes dans le sud marocain…
Ainsi, lassée par ces « parades farfelues », Rabat a décidé, selon l’auteur, de regarder Berlin droit dans les yeux et lui dire « Das ist genug ! » (ça suffit !), car fort de ses alliances avec des puissances mondiales, le Maroc qui a réussi à lire dans le jeu trouble de Merkel et son cabinet, ne se laissera plus marcher dessus, dans la mesure où, comme le rappelle si bien Bobby Ghosh, « les enjeux ont changé ».