Gdim Izik: La justice marocaine fait preuve de la gestion du procès en toute transparence
Un avocat de la défense des proches des victimes des événements tragiques de Gdim Izik, Abdelkebir Tabih, a souligné que le procès des accusés révèle encore une fois que la justice marocaine se montre à la hauteur des défis de gestion de ce procès, en toute transparence.
M. Tabih a indiqué, dans une déclaration à la MAP, que le jugement des accusés confirme que « nos juges sont parfaitement capables de gérer ce procès qui est largement suivi par des observateurs internationaux et des médias nationaux et étrangers« .
L’avocat au barreau de Casablanca a relevé que la Cour n’a rien à cacher, puisque le déroulement du procès est transmis en direct, avec trois langues, sur un écran géant à proximité de la salle d’audience pour permettre à l’assistance de le suivre jusqu’aux moindres détails et pour que personne ne prétende que le jugement n’est pas équitable.
« Nous, en tant que défense des victimes, nous nous sommes confrontés, à maintes reprises, avec le président de la Cour, car on a senti qu’on n’est pas traités sur un pied d’égalité avec celle des accusés« , ajoutant que les protestations de la défense de la partie civile résultent de la grande tolérance manifestée par la présidence de la Cour à l’égard des accusés.
Ces derniers ne cessent de scander des slogans hostiles au Maroc dans l’enceinte même du tribunal et recourent à des actes de provocations, ce qui incite la défense des accusés à réagir à haute voix, a-t-il expliqué.
Par ailleurs, M. Tabih a relevé que le procès a connu, tout au long de cette semaine, l’audition de témoins qui ont apporté d’importants éléments d’information à ce sujet, particulièrement lorsqu’un témoin des accusés a souligné, sans ambiguïté, que les versions données par certains d’entre eux sur l’endroit de leur arrestation étaient erronées.
Le témoin, qui a été présenté par le parquet, a également fourni des détails minutieux et cité les noms des accusés qui les a reconnus parmi plusieurs autres, de par sa présence dans le camp de Gdim Izik, a-t-il fait savoir, notant qu’il s’agit là d’un point en faveur de la défense des victimes et fera l’objet d’un large débat lors des plaidoiries.
Concernant les interventions répétitives de la défense des accusés, M. Tabih a indiqué qu’il est tout à fait naturel que l’avocat défend son client et exerce son plein droit.
Les événements de Gdim Izik avaient fait 11 morts et 70 blessés parmi les forces de l’ordre et quatre parmi les civils, ainsi que d’énormes dégâts matériels à des établissements publics et des biens privés d’autrui.
Le tribunal militaire de Rabat avait prononcé, le 17 février 2013, des peines allant de 20 ans de prison ferme à la perpétuité contre les personnes impliquées dans cette affaire. Les accusés sont poursuivis pour constitution de bandes criminelles et violences sur les forces de l’ordre ayant entraîné leur mort avec préméditation, mutilation de cadavres et complicité, conformément aux dispositions des articles 293,294, 297 du code de procédure pénale.
La Chambre criminelle près de la Cour d’appel à Salé a entamé lundi l’audition des témoins à charge, qui se poursuivra le 15 mai.