« La Maison TOOMORE vise à réconcilier le consommateur marocain avec les trésors de son terroir »

Il s’agit de l’un des aliments les plus consommés durant la période de Ramadan, ses vertus pour la santé ne sont plus à prouver et les Marocains ne peuvent s’en passer pour rompre leur jeûne. Face au pic de consommation du mois sacré, comment le Maroc répond-t-il à la demande ? MAROC DIPLOMATIQUE s’est entretenu avec le Directeur Général de TOOMORE, Mounir KHALIL, pour en savoir plus sur la filière phoenicicole et sur la maison TOOMORE.

 

Entretien avec Mounir KHALIL, DG de TOOMORE

MAROC DIPLOMATIQUE : Parlez-nous un peu de la situation du marché des dattes à la veille du Ramadan…
Mounir Khalil : La datte est l’un des produits les plus consommés pendant la période du Ramadan. Le Maroc en produit actuellement 140 000 tonnes, et en importe annuellement 40 à 50 mille tonnes. L’offre de cette année est assez abondante vu la production record de l’actuelle campagne et la mévente de la précédente causée par la pandémie. Néanmoins, il y a une grande élasticité des prix due aux écarts de qualité suivant les variétés et l’origine. Le consommateur aura un large choix de dattes selon ses préférences et son budget.

MD : L’offre en dattes marocaines est-elle suffisamment diversifiée si on la compare avec l’offre en dattes importées ?
M.K : Tout en étant un producteur moyen en termes de quantité (12ème au rang mondial), le Maroc a le grand avantage de posséder une gamme variétale des plus nobles et des plus variées. Le Maroc est le berceau de la Rolls Royce des dattes, la Majhoul prisée mondialement, ainsi que de variétés typiquement locales telles que Aziza, Boufegouss ou Nejda, qui ont toutes des consommateurs inconditionnels malgré leurs prix élevés (à partir de 50 Dhs le kilo) comparativement aux variétés importées. Ces dernières sont principalement, la Deglet Nour importée d’Algérie et de Tunisie, et le Sukkari importé d’Arabie Saoudite et des Emirats Arabes Unis. Vu les grandes quantités produites dans ces pays et les accords commerciaux préférentiels qui les lient au Maroc, leurs variétés se vendent chez nous à partir de 30 Dhs le kilo, ce qui est assez attractif pour le consommateur marocain au détriment de la production nationale.

MD : Quelles sont les habitudes de consommation des Marocains ?
M.K : Hors les régions oasiennes, la consommation de dattes au Maroc reste saisonnière chez les urbains, lors de la période du Ramadan, Achoura et durant l’été où il y a de nombreuses célébrations de fiançailles et de mariages. Avec une moyenne de 3 kg par an et par habitant, on est loin de la consommation des autres pays producteurs qui dépasse les 10 kg/an/habitant.
C’est assez navrant que la datte, considérée par les nutritionnistes comme fruit-médicament, ne soit pas encore ancrée dans les habitudes de consommation quotidiennes chez les Marocains. Les études médicales ne cessent de confirmer les grands bienfaits de la datte sur la santé, allant de son effet antioxydant à sa contribution à prévenir de maladies neurodégénératives telle que Alzheimer, et son rôle avéré dans l’augmentation de l’immunité du corps. La hausse de consommation des dattes constatée annuellement aux USA, Canada, Europe et Chine, est en grande partie due à la prise de conscience de ses effets salutaires sur la santé humaine.

MD : Quel type de produit TOOMORE apporte-t-il au consommateur marocain ?
M.K : Justement, la Maison TOOMORE vise à réconcilier le consommateur marocain avec les trésors de son terroir, en lui proposant tout au long de l’année les meilleures variétés de dattes avec une qualité premium constante.
TOOMORE a développé également une gamme de produits mettant en vedette la célèbre datte Majhoul, joyau marocain ancestral découvert dans les oasis du Tafilalet au XIX siècle, en lui incorporant les recettes de confiseries les plus raffinées, et en les déclinant en des packagings des plus luxueux. Le grand symbolisme de nos traditions que l’offre de dattes représente pour le Marocain, se retrouve ainsi remis à l’air du temps, et les différents articles TOOMORE répondent aussi bien aux besoins des particuliers, qu’à ceux des entreprises à la recherche de cadeaux chics, authentiques et healthy de surplus.

MD : Quelles perspectives dressez-vous pour la filière phoenicicole marocaine et quel est le plan de développement de TOOMORE dans le sillage de ces perspectives ?
M.K : La filière du palmier dattier est l’un des secteurs où les résultats du Plan Maroc Vert, et du contrat programme entre le Gouvernement et les opérateurs, sont les plus concrets et des plus réjouissants. On est passé d’un secteur traditionnel en perdition à cause de la maladie du Bayoud qui risquait de décimer toutes nos zones de production, à une filière florissante qui a vu des investissements de l’ordre de 8 Milliards de dirhams, la plantation de plus de 3 millions de pieds pour atteindre une surface de 65 000 Ha, et qui est source de revenus à 2 millions de personnes.

Également, la modernisation des conduites des cultures, la mise en place d’Indices Géographiques Protégés et les nouvelles unités de valorisation et de stockage, ont permis la hausse de la qualité de la production nationale qu’on prévoit à 185 000 tonnes à l’horizon 2030. Tout ceci présage d’un avenir très prometteur pour la filière phoenicicole, et TOOMORE compte être un acteur actif pour la promotion de la datte marocaine à travers le développement de sa gamme et l’élargissement de son réseau, aussi bien au niveau national qu’à l’international, où nos nobles variétés doivent occuper la place de choix qu’elles méritent.

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